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cMüi des Caraques, 'de Maracaybô & de ^Guâyaqùih) Ique 'parce • qu’il- effi
plus huileùx. Lé'Cacao; de:1C'a«feag^ efbpeu connu en E/paç«* ; celui '
qu’ony envoyé^ ,dffiipa£maBâ&fe de 'priéfëns: , Comme H a plus de- repu- -;
tation que le Gaoàordésr autresffiêusb ifcfë :confume;p5esqpe tout-dans, kp
diflri'61 de cette Ville, & dans qüdquey.auttés^endroits des Indes, oùal
s’en ea^aulèiqu’p^Pia^pQrte desÈqrsques
dans ràatécieur du:Æfkrifl:^èg. Carthagéne. pour fupléer .à celui de la .Mode-
laine qu’on .envoyé âijjéuts.: Il n’eft-mlk^paa malade mêler celui-là ayee
cdui-ci, afin; que l e U f t j ’el^qqaiid il ft ?P? 1
fait que du Cacao deda Ma^/fliwe.;-: ïlpur-.dâflinguer- celui-ci des- autres
on le vend par millierss d’ans Carthagéne, • chaque millier du poids, de; quatre
libres. Cehiidgs (^ r^ ^ ^ lfe^ d par.fipifîeau: , & celui de
Maracaybô de9d.-;';'l | ï .v.bxi] lÜbbüfc i : à i dp '
Ce fruit elfclé' tréfi* ts plus ait pu rgratifier ce ^ i j,.
roir, mais il p’eft pas le feul : on y voit encore quantité d; autres Arbres
& Plantes, qui portent d’autres*fruits non moins utiles,,nfr-giqins agréables,
& qui font- üne>preùve éternelle°'d§- fa fertilité.- - Ôn efb-rayi d ^ -
tonnement en voyant* çes arbres produire, en3tpute faifon, des fruits
dont les uns font femblafiles à ceux à’Efpagne,. & ;lqs autres particuliers
au Pays: ceüx-Ià cultivés,& ceux-ci,fans autre cuiture-queia difpofit^n,
naturelle du CMmat, £ & .x-. '
: Ceux qui reflemblent aux fruits d’ EJpagne, font les :Me]onç, les A n-
guries *, qu’on nomme dans le Pays Patilles^}^, Raifins derjffeüje.,jeisétranges
, lés Nefles, les Dates. L'es Raifins m’ont? pas fi te ^ o û .t que
ceux d’Efpagne j mais les Nefles-yt font beaucoup ,-plus déliâtes. , ,çï -*fi;
^finrpç; qu’elles en ibnt,uii peu fades- Les autres n’ont point d|ppi|félentèe
remarquable, mais leur faveur parvient, a un grand point- de
Parmi ceux qui font particuliers au Pays, la Pomme-de-Pinjméritë le, premier
rang. Qnt la nomme çonmmnénient la Reine <jesFruits,:tant à ^auf|de
fa beauté que de fop odeur & de fon bon goût. Les autres fonties Papayes,
les*Gmnabmes, les Gwywes, les Sapotes, ItsyMamèis, le V A a fç x , les
Cftcas, & quantité - d’autres qu’il ferôitj ennuyeux.- de- ,rapporter. Il fumra
de dire que cs^|pnt:làJes principaux. i . .
. La Pomme-pde-Pin ou Pigna f , que les E/pagnolynorametent ainfi a eau-
fe de la reffembïance que ce fruit à avec ce qü’pp nomme Po'mmé-de-Pipcù
Europe, naît d’une Plante quireflemblc beauçQup k,!’Alo.qs,, 9ue
les feuilles de celle-là ne font pas il grandes que celles de, l’Aloés, ni fi
épais-
> Sorti^lé^Melons d’eau. ' 'f-Cto 1*’ nomme plus dttôàùMktà Anmt,
V O Y A G E A U P E R O U . -Liv. I. C h. VIII. 6.
épaiffes. Elles s’étendenttoutes prefqu’horizontalement près de terre, jusqu’à
ce qu’à mefiire qu’elles diminuent elles fe déployant moins. ; La hauteur
de là Plante ne paflè guere trois piés.Elle fe "termine par une elpéce
de fleur de Lys en -maniere de couronne’,& d’un cramoifi ëblouiffant. Du
çentre de cette fleur on voit fortir la Pigna, de la groffeur d’une noix au
commencement, & à mefure qu’elle croît, la fleur perd l’éclat de fa cou-
leur, &fes feuilles s’élargiflent, pour faire place au fruit:, & lui fervir de hafe
& d'ornement,.. hauf flslla, même eft une autre fleur en forme
de couronne, dont les feuflles.reflpmblent à celles de laPlante, & font d’un
,verd fort vif. Cette fleur croît avec le fruit, jùiqu’àce que l’une & l’autre
fojfent parvenues à leur dernier degrè d’accroiffementf: julques-là ellês
different peu pour la couleur. Dès.que le fruit ceffe de: croîtra, fl edim
jnencp à.mûrir, & à changer fa coulejir,verte en une couleur de paille
claire. Âmefure que la couleur devient' p lu s s e If fruit répand une odeur
fi fuaye qu’il n’efl; pas difficile de le trouver,“ quoiqu’il, feit couvert de plu-
fieurs branches. Pendant, qu’il croît ilrfgtgârnit d’épines médiocrement forT
res, qui partent.de toptgs les ^xtrémilés.fles, nûms.qui formèrit fon’écorcê;
jUajs qu’il mûrit ces épines fe deflëchent. & perdent leur com
fiffance,.comme fi, elles, craignoient de. nuire à. celui qui doit cueillir lefriiit.
Toutes les Angularités qu’omoibferve.dajîs cette production de la Nature j
ne font.pas un petifc motif d’admirer la fageffe du*Créateur, :pour: peu qu’on
les coâfidere aveq attention. - En-effet la fleur qui fert de .couronne à la
Pigna pendant qq’pll^eroît dans les ^Forêts,,, devient une nouvelle Plante
étant femée., tandis que cefie qui lui a fervi fle tige fe .defleche auffitdt
que l’on coupp lefruit 5lico:m!Ke Pour ^marquer qu’elle n’efl: plus bonne à
ri§n..j3 Çuçre la Plante,qu(e je jejqtton^ la Pigna^mz produire,,' les racines
:contmuent 0à en poufler, de nouvelles, : ce;qui. .achève d’en nadti-
plier l’efpége...
La Pigna. conf^Bv§'|oujours,fpn agréable odeur, après avoir été féparee
de-la plante, jufqu’à jee-qu’aptès un allez lqng gfpace'ëlle commence à fe
pourrie. JL’oe[.eur qu’elle répand efl: fi confidemble,, que non feulement on
s^em^pmg.oit dans la chambre m^frlg'fruit, mais que^mémé.die pénétre
dans Ips;appartemens ,voifins. ha.Mgna^ cinq à fept pouces de, longueur,
^fur trois^à. quatre de diamétre à fa bafe, d’c^-dle va en diminuant
jufqu’à l’extrémité' oppofée. Pour la;manger on la: péje, &
en rouelles.. Elle ejLfi, pleine dejiiq qu’eq la mâqhant ,elje fe-réduit toute
çm fubftaîme 1 jqj|^.'jElïè a un gpût,de douceur ,; mêlé diacide fort agréable
. -S(dn écorce infufée dans dei’eau, après avoir fermenté, fait une bois-
H , ’.x--;" i ' 'ion