19s
gourdis du froid, qu’H li’élipf pas aifé de-les faire fortir de leur canonie-
re * pi* ils fe bfetîfifoient} & jè chaufFgient continuellement au feu qu’ils
avoient foin d’entretenir. ' Deforte qu’ifjfâHefc partager avec eux cette
corvée, encore ne s’y portofent-ik-quë lentement & ayec parefle.
On peut juger maintenant en quel état devaient, être'des .corps obligé^
de foufrir la rigueur d’un pareil Climat. | Nos pieds^^pient enflés & devenus
fi fenfibles qu’ils ne pouyoient ni foufrir J^phaleur du feu, ni près?
que marcher, fans douleur. ; Nps. map^étojept* pfeines d’epgelures; nos
lèvres? enflées l^ÿttiu^nent fla’iljeur faîoit faire-,
goendinpûs parfiônSjOi^ q^nop^içaji^pi^^ifesj^lfniïf-f^ner. On peut
croire que dans ’cet état'nousn’ayions guere envie de rire ; aufli me pou-*
yions-nous le faire fans que nos lèvres-par f extenfion qu’elles prennent
dans cqtte .fonction, ne fe fendiffent encore plus, & ne nous caufafient
.un -fiucro|t ^ doulenp pendant nn puvdeuxjoufs. .
: æÉ| «à noa$
faifions bouillir un morceau de viande.,, ^©u quelque jojfëam que nous fa£?
fioffs, appâter de Quito. Au-liemd’eairpom: cuire* ce râ , mous nous rfe^
viens fenejgg> ôu jettions u n ' m o r c e a u K m a r m i t e . , car il
n’y avoit aucune eau courante, tout étoit ,gefé. Quandf"qous voulions
boire nous faifions fondre ,de la neige. Pendant que-nous maangionsil fa»
loit tenir l’affiëtte.fur ,fe charbon^ <>ft4!ea |etÿsitrlr.caaager'’fç
gelait; Au commaicement nousbuvions-.tlesliquemsfottes^ dans Vidée
que cette boiflbn nous réchaufferait un peu ; mais elles, devenoient'fi foi?
9u’on ne s’apercevait pas dejleiur^force,lès* bw/ani, & qu’ellés
ne nous échauffoient pas plus que l’eau, ordinaire. D’ailleurs nous ap»
préhendions que leur fréquent ufageme, guifît à notre fimté, 'c’efl^pour-
ç ioi nous n’en bûmes plus que rarement, &r ordinairement nous en régalions
nps Jndiem^aqui outre le falaûe ordinaire que nous leur donnions
quatrefqisj^Ius.fiât,quôcelui qu’ils gagnoiemt à la journée, nous faifion?
encore diflurifluerjes givres qu’au nous,„envoyait de Quito.
' Malgré-cette grefTe.paypî&.nourriture que nous fourniflîons à nos In»
tiens, il n’y^avoiepas moyen de les retenir auprès cje mous; dès-qu’,Lls-ta-
voient tatéde ce Climgt^Jls nbfongeoient qu’à déferter &.mous abgnj
donnoient. Il nous arriva à-,ce, fufet au commencement de notre féjour
en ce Défert une avanoore, qui auroit pu avoir de.fâcheufes fuites pour
nous, fi fpq.d’eux réeût été. plus raifonnaSe que les autres, & ne npïjs
eût avertis enfin de leur évzfek "pour Ùen comprendre le fait il faut
* r» « * v eu une eHfpéche |de peti.t e tente. • ■■ . . . favoii
îavoir que nos Indiens nê pouvant être baraqués dans un lieu aufli peu fpa-
cieux qü’étoit- là’ pointé du Rocher où nous féjoùrnions, delcendoierit
tdus'le's’feiWau piecf de la Roche, four coucher dans une efpéce de ca-
ùemé'1 y6û le frbi<| éecSt béâuôodp moins fenfible; fans compter qu’ils a-
voifeïit la filJèrté?sdJÿ faire grandfeù, & par confisquent d’y être au-tnoins
pendant la'*1 nuit, garantis®des incomihodités que l’on fouffroit en-haut.
Avâhé'de fe iedref-ils fériftoient "’én- dehors la porte de notre cabane,
q u ^ p f e Bafie pouIWif.y paf&fciaaa fe courber; &. comme la
neige qui: tomboii durant ;-là nuit faifôit uiie efpéce,' de mur devant ém e
porté*’ & la bduchhir prefqu’entiérement, il -faloit que tous les matins
bos Indiens ' yinflent 'ôteràce ’ qui; en empêchoit l’ouVerturé ; car quoique
hos Nègres 'rëftâffe'nt dans la'CanQniere," ils étoient fr engourdis dû
froid, &* aVoiélît les^f l'eds^en-fr mauvais état, qu’ils 'fer fer oient plutôt
lafife"’mourir quê* dé^fë remuer. Les indiens venoiënt donc faire cette
cdfvëefëgléftéht tcusTësmfàSris à 9 ’oû io'hèûreâ^Mais fe 4. ou 3. jour
dé qrfilsn’*aydiéïif; polit encore parm' ' Nous
ûofavions^ü^âi^ekfér^ îorf|ué-celui qui avoit* eu là. confiance de relier
Vint nbus'-dbnfièr aVîs'dë'la-fÉite des quatre autres, & nous entrouvrit‘la
porte" dé nïaniere qi^^s*nous> vîmes en état de la'rendre entièrement li-
bre :celà fait ndus dépêchâmes tIndien au-Cottégidoxde QuiPoftour l’info^
mer dé FeitréAiite dùhotîs'âylônC été réduits. ; Cfe Magiflrat nous envoya
futle'eKamp d iu trêsjndiens, leur enjoignant de nous-fervir fidèlement
à peine d’Btté févérëment ‘Châtiés. Cette'mehace ne fut pas capà-
blé déliés rétdnir, •& après avôif' été deux jours fur la Montagne, ils dé-
ferterént ^edinffîè'teà pfenüeM' Cette féconde üéfertion fit^réfoudre le
CÔEfé^d^f-H^SVoyer ‘ün Alèald'e-aVéC ks quatre Indiens qu il nous faloit}
& de les faire fefever par d’autres de quatre en quatre jours^
- Nbùs’pâflanies W feÉ fur cette Roche, c’efl-à-dire, j.rfq.u’au 6 de Sep*
timbrel'iîînlqud'îiods'é4iSOHS.’pu''fiiiir les ôbféEvations des angles; par la
raifon que qua^*ncHiS'^u^iôns‘,j'Ouïr'd’un peu'cfe1 clarté fur la .hauteur
OùTifeusiétionS^dé autres far^fedfommet ■ desquels, étoient,-les fignaux
qui? formbient îés eriângles, pour -Géométrifae de notre-Méridiennévétofentfeirelàppés
de nuages: & les inflans où nous jugions quê
ceu^-cr aldient ëtrélfires dercet etobarras, .&,né, fe dcvenoient. -purtant
j amaiÀl&ujiiéretnéut:,.'étoient le 'tems.où 'la Montagne de PicBmchà y-;étoit
le plus aflùjetïiêl ‘''Nous fûm'èfe donc’ Obligés de placer les- fignaux dans
unlièn-pliÈ ba®, o&latefflpératiiib.'pùt âuffi- être' moins<iigmneuf& Cela
m’empéehapas que nous ne continùafliôns notre féjouy fur cette Montagne