VOYAGE ÂU PEROU. Liy. I. Ch. ÏH.
^entretient un qip a foin de marquer -ces endroits dangereux quand le
Jbefoin l’exige.
On entroit dans la Baye., comme il a déjà été dit?, par le Canal étroit
d&.ppcarCMca/non). convenable à fa petitelïe (car Bôc&Chica en Èfpa-
gnol fignifie bôjuéHs petite) puifqu’il. n’y pouypit palier qu’un Vaiflèau
•à la fois, encore faloit-il qu’il ralat la terre de bien près. Cette entrée
étoit défendue par un Fort nommé San Luis m Boca-Chicat bâti du côté
de l’EH, à l’extrémité de Tierra-Bomba^ & par un autre Fort nomnié de
St. - jfafepK litué du; côté oppofé dans file de Barri. Celui-là, après a-
voir foutenù une rude attaque par mer & par. tare de la part des An-
glois, dans les dernier liège, &, ayant pté canonné pendant n jours,
le trouva enfin fans déïenfes^ Tes parapets démolis, fon Artillerie toute
démontée, & enfin abandonné. Les Ennemis s’en étant ainfi rendus maîtres
, s’ouvrirent l’entrée, & paflerènt au fond de la Baye àvëc toute leur
Efcadre & leur Armèment fmais par la précaution & la diligence des nôtres,
ils trouvèrent toute l’Artillerie du Fort de Santa Cruz^ enclouqe.
Ce Fort s’appelloit aulfi lé Grand Fon à caufe de fa grandeur , & il domi-
npit tous les Navires qui donnoîent fond dans là Baye. Les Forts de Bo-
ca-Chica, de St. Jtrfephy & deux autres, run^^uÉé"^laa^a&i, & Faa-t
trè TâfieÏÏlto, lois de la levée du liège & de l’évacüatiôh du Fort, furent
dénaolis par l’Armée ennemie, défélpérée' dü màuyais .fuccès de fon en-
treprife. Ce fut le lïïccès de çéttëinvafion , qui , comme jéTm dit dans le
Chapitre précédent, a fait penfer,s’il neferoitpas mieux de fermer & rendre
impraticable l’entrée de Bhfaùbica, & d’ouvrir l’ancien Canalen le fortifiant
de maniéré qu’fl ne fût pas facile auxEfcadres ennemies dè le forcèr.
. Les maréès de là Baye ne font nen'filp^s l’on peut
dire la même choie, à peu de difierepceprès , dé ceÛès; de toute la côte.
On remarque d’ordinaire qu’elle monte pendant un jour entier, &
qu’elle baille enlùite dans 4*ou 5 heures. Le plus grand changement
qu’on obferve dans fa haütéûr efl: de deux piëds , Où deux pieds &,demi^
quelquefois-même il èft moins feniible, & ne fe remarque’ què par les
dote que feau pouffe.' Et c’ell alors qu’il efi; dangereux d’échoùér* malgré
laTérénité qu’y règne, & qu’il n’y ait pas le moindre changement dé
teins j mais la raifon eft que le fond étant de vâfe, qûand un Bâtiment
vient à s’y affablèr, il faut nécélfairement l’alléger pour le remettre à flot.
Du côté dé Bqca-.Chicà ^ i&' à dèux lieùes oc demie de diftance, 6ti
trouve un bas-fond de gravier & de gros fable, où il n’y a pas en plufîëùri
endroits plus d’\m pied & ,demi d’eau. En 1731. le VailTeau de güèrré
Tome y. ‘n ‘ MH D I «v» . jg