les vaftes Pays" d’Afrique, toüs ceux qui embelhflent les Campagnes de
YAJie; & il jèmblë que b’eft ce'que le hazard a vdulii donner-à-ëntendre,'
en lui imppfant trqis noms di-fférens; deforte quldn- peut : dire- que fous-
chacun dè' ces noms , comme fous une énigme, il enveloppe les noflls des*
trois Fléutes les plus célébrés dé l’ancien Monde, -le 'Danube ; m Europe-,
]è Gange &i ‘4 /ïe , & 1èpM-^Afriqûëï, “ ll
I Ces trois noms, qui annoncent la grandeur de-ce Fleuve,font1 ceux de
Marannon, des Amazones, & SOrellana. On nèfait pbint lëqUel de ces?
trois noms il portdit avant que les Efpagnols lé décoùVrifTëhé, ni quel
nom les Indiens lui dpnnoient, quoiqu’il ne fdit poitit; -douteùx qu’il ne-
lui é2‘ donnaflent un, & peut-être même plufîeurs ; car fes- bords étant ha*
bités par diverfes Nations , il étoitmaturel que chacune-lui donnât un nom
particulier, ou'de defignât par celui’ que quelque autre duk avoit-impefé.-'
Mais ou-les premiers Efpagnols négligèrent de .s’en înftraïre en y navk
géant, ou ces noms font reftés confondus: dans les .autres qu?orf-îüh donna,
d’abordj de maniéré qti’il n’en rëfte plus aucune idée.
I Des trois noms rapportés ci-deflus, le plus ancien eft cëlupdes Maran*
nm ; à-k-vérité quelques Auteurs prétendent le contraire ;• mais à cet1
égard, auffi-bien que pour k-raifon qu’ils allèguent,.pourquôi ce nom -a
été* împofê: à' é|:>F'ieüyë, il paroît quhls s!abufént: pùifqu’fls -lùppofènt
qu’il lui fut impofé par les EJpagnols qui le defcendirent-avèetPtf^ro-' Qrfm
eh 1559 ou 1566. Or il eft'certain que.plufièurs’ années auparavant 'il le
portoit déjà. En-eïFet Pierre-Martyr, dans fes -Décades ■ * pariàrit-de la
découverte des côtés du Brejïl:faite en 15Ô0 par Vincent ' ^Cannez Pin-
zon, rapporte entre autres chofés qu’il'étoit-arrivé a ünè -Ri-vïére1 appel-
1 èe Marânnon. l&éXbnc fift imprimé en 1516, long-tems avân^^üwwft.
ZaîûPiZdrrb éhtreprît-* k d é co u v e r te la cdhquêtè dè^cè FlétHfèpanter-ré^
&,qiie Francifco de Orellam s’y'embarquât. --C-’eft -une-preuvefans répliqué
qu’il avoit déjà le nom deMdrannon; mai's il n’eft pas aifé,- ni de déterminer
le tems où il lui fut impofé^ -ni fomét-ïmolôgie--.'' -(^uêlques-
uns", ’fifiVafttTopiiuond’AuguJlin de Zarate‘f j'-dériveiïiÊ ce nom dé .celui
d’un Capitaine Efpagnol nommé Marannon f quij rdifent-ils fùtfle pre-
mièr qid ÿ navigua ; mais cette opinion eft plus Ipécieqfo que folide, &
n’a d’autre fondement que la reflèmbknce des noms1,-* qui eft un argument
bien" lîijet à caution. Et ce qui me le pérfuade, *c’eft qu’il ii’eft
pas
*' Pedro Martyr dq Angléria dec. 1. J. 9. jj|
j Auguitin Zarate, Hîft. du Pérou liv. 4, cap. 4i
Ipas îaît k moindre’mêfitiOn d’un tel Capitaine- dans toutes les Hiftoires
où il eft quçftioûj.d^-déc^vertqs. de ces Contrées.. Dfoù l’on peut inférer
que Zaïaîiê ■ voyant que dé. Fleuvé s’àppèlloibMarannon^ s’eft imaginé
“qufe cé ndm lui étoit venu "dé quelqu’un qui y avM; ikvigué | car s’il en
•avom g^daV^i&ge/ il^tôit tout fimple qu’il, pàrlât d’une maniéré moins
vague, &' qu’il inférât- dans fon Hiftéire les particularités dé cette' décO#
verte; & au'càs'‘qpi’on préte^ditfquhîfïes aomifes, comme les jugeant
trop peu imppftantés,l''&h'|Cüh-^ndra què tous lés1 autres Hiftoriens n en ont
pas jugé de-mèÀej' &qu’iln ’él'pas'poffiblë qifils ayent affeél-é de laiffer
‘flans Foull^'unÂJfagmlîqui am^dbhne’ fohfprOprô nom au plus grànd
'Fleuve q¥ëTdn'conntâfe au dSf onde'.-: /Ce e f t plüs prêbgbïèl/'c’eft que
quand .Vince^rWannez^Pinzûn'arriva/ùrvée F-léuvé; ilientenditqueles In-
\dieris\qui tabribient dans'cette,multituded’ileÿ qn’il-'forme,.& fur fes'
bords», ^'i dtjd^oiéht-'éëfÀomq ou-^quelque autre qui’av'dt un,, fon à peu
près fëmblablè^>d^ôù''5fôwfe Pinzon ccfficM qu’il s’appelait Marannon.
Quoi qü’il-en'folide bette. conje£turej‘ iteftMâSblâMfe^uéxce^nom eft
le plus ancien ’de4ous ceux par où l’omdé^n^ée'Fîeifvh'; & qua ce ne
h-i-Orjua,ni fes gens’qui leliu*impdfè^en^paràltofi®'n auxdémêlés'qtfils
éiïrM't^^ÉifèmbdeV & qu’ori*'exprime en^^^^hp)ar le moujdarannas ÿ ou
parce .qxfils s’éldr'éîfen’t'dàns -lâ-hiultitude de fes**Ilë&y\q?ii forment- com-
laèyrintlî:Jdë WÊm^ÇEnnÎMnnadàJ dont on 'dde-la pejne àfor-
tir^ in :fi!qâe|eMtont?ent’d’autres Çmori&tsO^P^^ * ' jk
' .L eM s S ïd ô i -'etf celui de^AiliÉrf 'dès AMzonês^ ’qui luï fut ’impofé
pai FhnctâaWÏÔÿAlanÿ; parce qdê.parmi les-'Nationaqmprirêntles armes
p quE^Wpufe i^ .^afTage'& f ’empébher'Idékdébarqueif:;-à terre, ® ÿ en
'avpi^Mé1?®'’féfnèiés guêrrïeres, 'qui l’attaquerent, -réaniant-d’arc & les
iBçches âyèc^g.ütant d’adrefle quelles IhÂêhsf.lès- -plus'expérimentés,'&
qui fe^mpqmreMfî VaillammentJ'dans' k chfflëùr-dülcbifib’a&,.qu’elles
Po f i p ® dh^ivage, & lank^u^dîMëbWqûerf là- où elles
étoienté!il fut*cfhS^nt dè’ navigüer ÿardé milieu1 dti‘Fieuve-pour fe met-
'ïrè'hols de laportée de leurs'hbùjfë. Ce Gènérâl’étaht!de retote du EJpa-
^gné y rlcQiita cMë bi/bdhMîCct; c^êft ‘pourqïêiïjdana -les -Lettres Patentés
*quï lui'ferènt expédiées ^pur lui'érrcml^rér'dè vérnemejit, dl fut dit
*ëxjjbêl$ément a ly é m dî^Wui-'lè^écbrdf efileh dé| kfoonquête -des Amazones1,
d'onh depîà cl» terhs-la lefFleuvèrâ confervéle nom.
iJOn a'douté'll're ’Marannon & k Rjvjerépes Akaiëpnes étoient un meme
"Flepvétf & plufidtl-^omfèté-qjbffuadé^ guè âéébfenÊ'deux' Fleuves, diffé-
'rensV mais'ce fentihfeht hk^é^^P^^unlé^^tié parce qu’avant là fin.
R r 3 du