xe inféparable des grandes entreprifes, eft un puiflânt attrait qui eneïum-
te l’efprit; l’efpoïr du gain, fe joint à ce motif & détermine la volonté ; il
diminue les périls, adoucit les incommodités , & applamt les obftacles T
qui fans cela paroîtroient énormes & infurmontables. Souvent néanmoins
il ne fuffit pas pour réüflir d’avoir le défit & la réfolation; & les moyens
dont la prudence & la politique des hommes, fe promettoient d’heureux
fuccès par les mefures les plus jsftes, ne font pas toujours efficaces. La-
divine Providence , qui par fes fuprêmes & ineompréhenfibles jugement
dirige le cours de nos aérions & de nos fuccès, femble leur avoir prefcrit
des bornes,, au-delà defquelles toutes nos tentatives font vaines; les
points où nous voulons pénétrer j nous relient cachés, par un effet de Ta.
fageffe infinie ;& ce qui réfulte d’une femblable conduite,doit plutôt être
jobjet de notre refpeét que de nos fpéculations. La cotmoiffance des bornes
de l’efprit humain, une recréation honnête, l’emploi de nos lumières
pour la démonftration des vérités, qu’on ne peut.débotvrir que par une:
étude continuelle propre à bannir l’oifiveté, & à donner du plaifir & du
Tepos à l’âme , tousces avanta^s méritant une ^ p e fin gd i% , & font
des objeÿqk’on ne pgut tropi^ecomma^ler. Debout temsae défir de
PouvokecSrerl5 àinrespar q^quê rfôuvelle O u v e r t e , \ excité, les
hommes au travail, «& les a engagés dans, des recherches continuelles qui ont
>été làr principale foürce desprogrès des Sciences»
4, Quelquefois le hazard a découvert des .chofes, qui on tjéglé longtems
à la fagacité & à l’application. Souvent l’objet-cle la penfée s’oÆraat
commfténfvironné d’éçuèïls iùévijàbles; a Teinté lârpluS ferme réfolution.
La raifon en eft, que les obftacles fe présentent îousles couleurs les plus vives
“ qu’bir puilïè imaginer , & que fes moyens de les furmonter échappent aux recherches,
jufqu a cequ’applanis àforce dé riavail&d’appHcation*,on vient
enfin à boUt delës fdrmoht®-aveôpluS'defèdlitê. i» : sj : >
*— Be toutes- les -découvertes dontT-Hiftone—fait mention ,-. Toit, que
nous en foyonl redeyàbleSau hàzardj, ou?jà l’étude’, cçlle$des Indes n eft
pas la. moins CQnfidérable. . Ces; Régions furent pendant plufieurs fiécles
ignorées des Européens y oudù-moins effacées-de leur fou venir, Ôbfcurcies
"dans les ténèbres de l’Antiquité, & enveloppées dans là confufion & Fob-
‘ feurité où eîlfes; fe trouvoient. Enfin Fheureufe époque arriva j où. 1 induftrie
. & la confiance dévoient.faire diiparoître toute^jes diffiaoltes que 1 ignorance
augmentait.. C’eft cette.époque qui: Tignala..le régne, déjà récite--
mandabk par tant d’autres, endroits,, de. Ferdinand à'Jmgçn & d'IJabolie - do
*&£'Câjîillii,- La râilon"&4’ê^étience difltpérefit toutes les idées de té-
tmérité' <& de ridiéulité , dont on avoit été prévenu jtifqü’alors. Il fem-
•blé'que là-Providence né permit le refus des autres Nations que pour relev
e r la gloire de fenêtre,- & pour, récompenfer. le zélé de nos Souverains
•qui dirigèrent cette importante affaire, la priidence de leurs Sujets qui l’eri-
t f éprirent; & la pieufe fin que les uns & les autreà fe propoloient daiïs
itous- leurs deffeihs. Au-refte j ’ai parlé du ftaZard & de l’étude, parce qu’il
•nemé pàrdîtpas bien décidé û.Chrijlofte Colomb a dû à fe feule capacité
'& à fon habileté dans la Cofinographie, l’aflufaiicre avec laquelle il fbtt-
’itenoit- qu’fi y avoit-du'Côté de l’Occident des Régions & des Terres qui
-n’étoierit-point encore connues ni découvertes, ou s’il fut inftruit par un
certain Piloté ftii leS avoit déouvertes'y payant ëté-jetté parla tempête, &
’qui ayant été^rejü & bien traité dans la màifon de; Colomb, en reeonnois-
-fànce de ce favorable 'atee&H’Y lui, remit én mourant lés Papiers & Mémoires
quiJ coôtenoient un détail de cette découverte,
* Quoi qu’-il ê'n-îoitY*l£tendue<feVcf ^vafte Continent?, fe multitude & fe
grandeur'dé Tes Provinces, la variéte^de Tes-Climats, Tes produirions, f e
ringuiarités^ & enfin la dîfficulté-de-fe communication entre cette” partie
’■ dû-Monde & lés‘ àu’irês, furtoutày^c'l’AMroÿVY tout céfe eft caufe que cë
’Pays, quoique dé'côùvert & habité dans fes principales parties par les
'‘Européens, eft inconnu dans la-totalité, & qu’on -en"ignoré une infinité
de chofes qui ne ’contribueroiënt pas peu-à donner une-idée plus parfaite
d’une fi cônfidéràble partie du <Slobe.T:''
>■ - ' CesTortes de recherches font fans dbute dignes He fattention d’utfgrand
Monarque, & deM’applieat-iondéîfésâùjet|tlls plus éclairés’; mais cène
Tut pas-là l’objet principal de notré Vôyage. Un deffein plus grand & plus
important, avoit furtout influé dans la réfolution que le'Roi prit de nous
envoyer dàns ce1 Continent.
'Om if ignoré1 pas dans la1 République des Lettres la fameüfe quèlliofl qui
sYeft élevée1 dans ces derniers tems fut 1a figure & la grandeur de la Terre;
& qué juffjUesJà on -KàyOit1 erüé parfaitement fphérique. La prolixité
dés dernières obfervations avoit fait naître deux opiiiioné différentes par*
mi les PhilofopHI’s.- Suppofant tous qu’elle étoit elliptique, les uns pré-
tendoient que fon plus graUd diamétre étéit aux Poles, & le s autres qu’il
ëtoit à l’Equateur, ' On-peut voir le détail-dè cette diverfité dans les Ob-
feryations AftrôUomiques & Phyfiques, faites par ordre' de Sa Majefté dans
fc Royaume du JPéroù* La décifion- de de procès > qui intéreffoient non,
A 3 . . feuler