i8 o
jetter dans k Rivière & de fe tenir dans l’eau, efpérànt d>être par-là d<§3
livrés de Cette engéance ; mais leurs vifagesj l'a feulé partie du corps 'qu’ils:
ne pouvoiënt plonger dans Feâü',èn furent bientôt ^couverts-, qu’il falut
rââeneer àcët é&pélfeât‘& laiflef partager le martyite-^toutésles autres
parties du ; Corps; -
Le continuâmes notre route par une Montagne^’coüverte
d?afbfës épais encore aux PUges% &
pàflimes la Rivière à guéquafre autres fois-, avec non moins de danger
que les precedentes:'-furies cinq heitres-du fofrnous-fîmes alte àu bord
de la Rivière dans un ©adroit-nommé Cakma , qui dans-notre Langue ;
lignifie Pojle des Indiens. . Il n’y- avoit dans cet endroit aucune -maifoir
pour nous logerf & nous n’en avions point rencontré dë^ touWdêtte
journée;mais les' liâîénsdmituriers & 'autres qui nous? aceômpagnofeut'
entrèrent dans-la Montagne, coupèrent des pieux & des feuillés de Vija-
bua, & nous bâtirent de ces matériaux des cabanes qui nous-mirent'tous
à couvert de la pluye: Ces cabanes furent faites en; moins d’une heure.' '
dfféz grandes & fi bien couvertes que -là ’pluye n’y put pénétrér;1* En quoi
il faut admirer-là Providenlb'evqui produit ces matériaux dans ^jtDëÆrtt.-*
Le chemin de ce jour Jâ dans les Montagnes futJ três-incommode*' -à--
Caufe de la quantité d’arbres qui fe touchent-prefqtVe'qJ defô$e4fùe
nous étions-expofés à nous bldTer à chaque inftant en-pâffant; & malgré
la plus grande attention-, nous ne laiffions pas de-nour meurtrir les
geiioux & les jambes contre les troncs-,' & lasêt-e- contre les branches. -
Quelquefois les Mules & les Cavaliers s’embarafloient-dans les Béfuque's'
qa| traverfoient d’un ârbre-à- l’autre,& alors ou ils tèrnbôient riidëmenr ’
ou ilsme' pouvoiënt fe débaraffer fi on ne les fecOurbit/ -
Le i6.à fix heures du matin le Thermomètre5 mfarquoit à CalmnàioiÔ,
deforte que nous’commençâmes à refpirer un air plus frais/ A 81-heures
du matin noUs noüs fémîmes en chemin, & à midi nous-paUâmes’ pjg- milieu
nommé en Indien Marna Az#Kî,c’eft-à-dire en EfpagmlMadré d f Pïe-
d! a *- % F eû la Pfâs helle.cafcade qu’on puiffe-iihaginer. L'e RJcher d’où-
l’ean fè-précipite a âu-moins 56 toifes.de haut, qui font i id£ âünes de
Eajklit.i. Il ^ ta illé à pic ,-5&'bordé f% o ite i^ a gâiçhe Æarbres eXtrê-;
moment hauts ^ touffus. -La blancheur de feau éblouît -la vue, '& rien
n’égale la? clarté & le criftal des Ondes dont elle formé k-.hâpe de fa ’CÊu-•
te.
mot ™srf de.Rocbe; obVerver nue le mot Efpagml Madré f é ‘
p ren d au îîî p o u r le l i t , le canâl o ù co u le une Rivière.* N . D , - î .
t é * m ^ î ë n f à ' r ^ t e 'd a n s umfbfî&de roche;;d’ofrelle fort pour con-
tinuér îbii cotixS'’ dans M un pëu 'ihchnéfur- lequel paffe le Chemin
■Rovâl ^Cettecafcàde ‘ oircatarafte eft nommée par les Indiens Paccha
à Pays S È È i, Nous continuâmes hoûe chemîYl’
Rivière-'encore defac fois fur des ponts non
jÙoW’&àftgéreux que lës'guésq- nous' arrivâmes a deux heures après midi
à'-iin endroit norïihté,-Tarigagud,' où'nous terminâmes notre journée, .&
âbdeJFifâk&i ;graûde, conftruite
expreffémeiît^dur hoiis Ibgtïq & liôus délafFeb de la fatigue du chemin
â ecëjd tëi tfemnieins- incommode que les précédents. D’un J#té il n’of-
' froit W i s ’fxécipieës affreux, & de l’kutre il étoit fi étroit que les
piorfbres & les Cavaliers^© pouvoiënt frefqiïb-point paffer, & encore
moins-éviter dé heurter tantôt’à un arbre, tantôt à l’autre, & quelquefois
cb'ntrè -le"rôt, défottë^h’én arrivant ad gîte- nous- étions tous, fort meurtris.
°-Je vifens de diréqbè les .Ponts n’étôièht 'pas moins dangereux que les
gués. En effet, comme ils font de bois - & -fort longs, ils branlent quand
In les pâlie; diilléurs ils ont à-peine trois pieds de large,ÿ fans gardefous
ni parapets fur les J)ords;''deforte-que fi une Monture vient à ‘brohchêf
éflè'torfïfiè hfaM& n en t dans l’eau & périt avec -fa .charge,' comme on
nous dft que éèla arrivoit fréquemment. ' O n fabrique ces ponts tous, les
Hayers'1 pouf s’en fervir ’à gaffer alors k Rivier-e, car en Eté elle eft guéa- ,
frff/i&'oà' ri’agre foire de -pont. font fi^eu folides, qu’ü faut fous
les ans en faire de néiufs. - L ’ead de la pluye les gâte & les^poiirrit éélle-
ment dansAefpacè-de tèhis; qu’ils - deviennerlé tout-à-fait'inutiles.-. _
! Quand uiïé pèrfehde démarqué, comme Préftdént, Evêque,, Audi-
teuf’ gaufres fêmbWeé,-d'®It^palTer du C&âMfoudeBubàhoyo KGuaran-
âU,’ teft-'Ié^ê&nfégidor dûttnême Gmranda qui4 foin d’eàvoyer des Un-
dïens- pbûr fabriquer des-'Rancheries ;! ou Baraque^ 'aux lieux où iirdoivent
f^rej^feffuî lar rodfcè j'-comme à Tafigagua & autres endroits. Apres.
leur pràflage^P c^s*- Bardqtics' refteht* futï pied? & fervent-1 aux Voyageurs,
jüfqu à1 ce qüfe-’liute d’entrëtién1 & de xépkfâtion, elles 'tbmbent & foiènt
détruises ; & alors -lés Voyageurs font réduits-à n’avoiîj pour ton^giteque _
fes^çèokas1', Su’Hutes'iqué leurs Indiens Voituriers ou.Guides leurbâtiffent
à là1-hâté. - P "" PS \ rj. . .
Le' W m fiX'heures du matin le Thermomètre mkrquoit a iangagw
io i4 ^ & 'c é degré noua paroiffoit un peu frais à nous qui étions accc«i-.
tumls à"des Climats tWchauds. Il eft remarquable que dans cet endroit,
©n voit qùelqùefois'deux températures^tout oppmC'ês à la meme heure. Cela
■ H g 3 arrive'