jufqu’au .commencement de Décembre ; -auquel tems ayant terminé l’ob^
fervation qui regardoit ' en - particulier Pichinchà , nous nous tranfpor-
tâmes en d’autres lieux, où nous ne'fîmes pas moins^e féjnur ,* ni n’eûmes
pas moins d’incommodités, de froid & de peines En effet, comme
tous les fignaux dévoient être placés fur des lieux éleve§-,>jf nous ~étoit
affez ordinaire de trouver par-tomt-ies mêmeStôesagrémens ; le feul repos
dont nous pouvions jauïr, fe trouvoit feulement dans le tems que nous
.mettions à paffer d’uqe -Montagne à l’autre.
Dans toutes^les Hâtions- que nous fîmes" après celle,, de Pichincba pendant
le travail qui étoit néceffaire pour former notre Méridienne, toute la
Compagnie logea fous une tenterde campagneyqui maigre fa petàtefTe nous
étoit unpeu pluscommode que la première cabane ; â cela près/.|n’il falok
encore plus d’attention à l’alléger du poids de la, neige, de .peur qulçple n’en
fût déchirée. Il efl vrai qu’au. commencement nous la fdfions dfeffer
dans les lieux les plus à l’abri,. mais- cela ne dura pas ■ longtemsq .ayant
^ébé.dïtidé que ces tentes ferviroient-de-fignaux,' afin d’qspter les.-jncon-
véniens auxquels dtèient fujets les fignaux.*de}&>isi 1l>E^^vèiîts'5étoient
.violens-dan^ ces endroits-là,,que'quelqijefea§jnotre.t,ente.en étoit renver-
, fée , & les piquets qui larioutenoient, abattus» i^lqrs^ nous eûmesJieu
de nous applaudir d’avoir fait apporté des tentes' de réferye & de-poü-
.voir en drefler une à la place de celle que fervent pendit d’arrachei* j fans
cette précaution nous aurions péri infailliblement. Dans le Défetpij, à' A-
fmy trois tentes que la Compagnie où j’ét©\s avoit fait apporter, Turent
abattues les unes après.les autres à diverfss reprifes, & les deux gros
chevrons en étant aufli brifés, nous »’eûmes point dfautre reffource que
de nous réfoudre à quitter au plus vitj^ce’pofte, qui n’étoit pas- éloigné
du lignai de Sinafaguan, &noüs nous retirâmes à l’abri d’une - crevaffe.
Les deux Compagnies fe trouvoient alors dans le üiême Défert, & ne fouf-
frirent pas moins l’une que l’autre. Les Indiens de toutes les- deux* s’enfuirent
dès-qu’ils virent Jes ravages que le vent faifoit, qu’ils commencèrent
à fentk le froid , .& qu’ils fe virent.employés à déblaye^, lq,5neigq &
deforte que n’ayant peribnhe qui noué1 aidât, il nous falut- faire noiis*
mêmes toutes cès corvées, jufqu^fe qu’on nous envoyât d’une Métairie,
qui étoit à un peu plus de trois.liedbs de nous, au pied de la Montagne,
un rétifort d’autres Indiens, qui no«sïaecompagnerent4enfuite au lieu où
nous nous retirâmes. I
Pendant que; nous étions ainfi efpofés aux. tempêtes., aux frimâts & k
là neige, que nos Indiens nous abandonnaient, que nous manquions de
r^vivrês.
vivres, & d e bois pour nous, chauferj <& pour ainfi dire fans logement’,,
le Curé .de Cannar * , ViUage fitué au pied de ces- Cordillères à environ
©inq heaèsudcun-chemin très-rude au -SudrOueft -du fignal de Sinafaguan,
fàifoifca^cfbrven,ge§, prie-res ppijjaous. rrÇe,T%n - hommé^K & tous les
EfpagtfÊÈ d.ûqV'H^P? voyjâijf.lqs n,uage§pnoirs & épais dont l’air étoit cou-
vert, ^rqfage d’unJiqMdblepémpête^n,« dontoient,prefque pas que nous
aepériffions çlans cejieu, .kDffQEt^ue^ ^ fqu’ayant fini les obfervations,
& partant* df p^t^,Montagne, nquj ■ qkirpes ^.pafjèr p a r ^ Village en
aug^jon ,^,gg.s'<^o|h^-gen^ témoigneren.&..une.: ftmprjf&.extrgqrd ipyt^, &
nous ^c^erent de|fehici|^i|)nsi|il^dque::b^avaht'un trèi-gmnd danger,
poussions. eui^e bonheur-dMéfori^vmQ-rieux & feompRans.1 C’était
en e i^ ^ % g ^ ^ ^ ^ if^ n ^ a § ;aip^v£gx'@g.en&tgccoummés à regarde?
$ve^hoKeqr qesTqrtesdvendrqits|, -
AuiÇojnmqncenierLt^depos travaux, nous âv-iqns/^folu de coaflruire
noS^ fignaux-.febois^en/forme pyramidale ; mais nous -fûmer.tpbjigés d’abandonner
cett^méthod&^fcnui^ous jettoit dansjpi longueurs infinies &
perpétuoit np^feiù&anqesjp |in*eff^q^m^apr.èssmlpfie^.jbufs,(fêS:ténÊt
bjesoaufggs par des|nuag§^.q®nfl^fé|0ias obtenipfl% uûiiiqigpnt-dé clarté
,3‘©üda^u&^ppôrjo,khl©éj%aau^A’^U'tres Montagnes, & par-là, ils.fê
confQndoient '& ne fe ppu^ï|îït diftinguer, p_u>^*ét^e^ arrachés par le
vcnt^ibdptjtui^ts pai \Çs$Irîliem, qi^^àifedqientJfes'T^upeaux/uri le pan-
chant dérob erTk bois desfdignaux <Sc
les cordes quÿ,ç^loikenqi^St : deforte que. pour remédier à ces inçonvcT
niens, .^o.usjjqgp®^qu’iL^fl|u^mpfeyef4 pour. CgnauXles tentes-mémes
pi]«muSfhabiî;ions^:*„ear pi le&qoeÿes défe »ffioeqllüi lespienaces*-^es, Crn-
.rés, ne fuffijfofent pas pour xetemMesÀvidenrs.^çpuEagé^ par l’aifurance de
l’impunité, notantpas^polhy^dans ces Lieux inhabités de découvrir les
auteur^ du*vokj.0
Nous finies dans les- ^niyeres^^Pamiamarca & de Pkhî$chu- lemovi-
ciat de la,vie qu^nou&mefi^mgsïdepuis lé^mnleiçpaeïit Wjoût. 1737,
jufqu’à la \ Dans cet efpaée^ de tems^ ma Compagnie
^.^ita'dansk35 différenteaiÎBrupxes , & celle àà'Dm $(§gejfsuan dans £3.2;
l’on-en donnera-une plus ample. nptiGe:dans' le Cha^E,erïi||vanpi avec
le. nqm de <^acipie|çfdè>iqqsv'”p.ruyeres, qui*,,faifdient* les points où;fè
formçient. l^i.triangles:, ,'Nous n’éprouvâmes par-tout d’autre foulage-
ment .qqe celiû-de^ jiaçcqutumance, nos corps, s’étant enfin endurcis &
. famî-
* Le-mot dfe Connut fe prononce Cognât,
flome É ' C e