f t V O Y A G E A ü P E R O U.
C H A P I T R E VL
Dé fAgrément des Campagne! ata cmirlm de Carthagéne, du Plante! S
des Arbres communs & particuliers gui y croisent.
LE terroir autour I û- OE M
mirer oes feuillages -toujours, verds, .dqii't lçs Plantes quil procwit
font ornées. Les Bois & les Prez font continuellement émaillés de verdure,
mais les naturels dit Pays ne profitent guerç de
pareffeux & indolens ils ne çultivent pointa texre&enlaiffent le loin a
la Nature, qui véritablement feroble leur prodiguer/es tréfors. Les branches
& les rameaux que les Arbres pouffent dan|ee ;^rüle terrch|%gn tte -
laffent; les uns dans les autres, forment des toits impénétrables^ làrdeur
idii..Soleil j& à la lumière du jour? ; > .*fV . r . : • . , | ... gtf ,
r La diverfitéde ces Arbres §ft égale a leyr grandeur & alem. jpllem'î
ils different beaucoup de ceux d'Europe. Les plus grands CÊ les plus gros
font!mgaobeh ou Acajous Cèdres, ïArbre-Marie, à l e s P ^ e ^ f i e
bois despcemiers fert à fabriquer! fies Canots <St $ è s .■
Barques dont les habitans fe fervent .pour _1^ pèche & pour, rgur,/ôrrimer-
ce le long de la Côte & fur les Rivières auffi loin que s éterpd la juridiction
de se ëoavememenn Ces Arbres neproâuifent aqbp v6hk
manger. II femble qu’üs s’épuifent à produire un bois folîde, beau, &
odoriférant. Les Cèdres font de deux foges^ l e s f i f a n e s , & les
autres rougeâtres* Ces derniers fonnjes plus effilés, j Le Müme & ï Arbre
Marie , outre Futilité de lem bois.,. ^i%nt.mn§/pé^ur refineufe
de differente.efpéce. d’une appellée H u ile -M a r ie l’autre Rdume-Tolu^
qui eft le nom d’un Village aux environs .duquel pet Arbre croît en pins
3randéabohd»ice, &.où fa liqueur a l e p W l E B S C ;
-■ Outre ces Arbres H y a
des Gouyxoes, des Cajftets . des Æ w ia À J ^ Æ m ^ k z
t r è s , qui produifent des, fruits bons à manger > & font un.bqistres-bon.&de
^verfes. coiffeurs.. Le Manzanilk eft un Aibre fingulier | » S g H j j g
mot Êfpagnol Manzana, qui lignifie Pommé ; lé fruit decet Arbre ayant en
effet la.figure, la couleur, & l’odeur des Pommes j.mais fous, cette Beauté
app^enfç il cachem p o il^ f i‘fid«ii, qu’on en reffent fes mauvais effets
avant d’en avoir mangé. L’Arbre eft grand:, fès; branches fé termij.
nént en houpe, & J* couleur de m bois tire un peu gÿggHm . Quand:
on le coupe, il en fort, un fuc blanc femblable icelu i du Figuier, finon
V m \T * * " QU: il.
ém’il a moins de eonfiftancey& qu’il n’efl pas;fi blanc; du refte il eft auffi
venimeux que-le fruit-même : s’il touche quelque partie du corps, il pénétre
les chairs «Se y caufe/nflanunafion, Pe-là U fe répand dans^ tou*
tes ies autres parties du corps, à-moins que par des remèdes extérieurs-on
n’en arrêté lés progrès. Ceft-pourquolil eft nécefiàire, après qu’on l’a
^oupé de le kiffer fecher^qne^ tems^f pqw: pouvoir, enfuite le travailler
fans péril ;, & c ’eft alors q u ’o n voit la beauté de j ce bois, qui eft jfipé &
■ ventemme un marbre fur. un fond jaupâtre. Si par madvertanpç quel-
qu’uft 'ade malheur de naanger du fruit de cet Ajbre|t[|.Qut/on oerps s enfle
danxle motnonis. .& l’enflure augmente jufqu’à ce que % poifon ne
trouvafft pluS'de quoi s’étendrç, -le.malheureux qui l’a avalé,. crève d:
ïmdiüVt viaimedftfon erreur. On. en a vu-de triftes .exempts fiîjns les Européens
qui fervent fur les Vaiffeaux, & qui'ont,été envoyés.à terre pour
•fmreffai-bokO Les ÉJpagntüs îen^ n fau jE fié cruefies épreuves- «dans 1$
rems de la conquête de ces Contrées, mai&fielon Herrera («)3ils évitèrent
la mort en avalant de l’huile commune * q ip l trouverent ètjçe un puiffaat
-antidote contre çse Po/oiy Poqr prévenir les accidens que cçtte erreur
. peut caüfer,, &, éviter l’effet, dev diverfes autr.es Plantas peripoieufes, ü
% .fcqqippa^er-di^- L’occafion par quelqu’un du Pays
.-qni?'iêa,ieonp§^î.;ir{.;} -^l ï".. : n m,. . '■ . :;r
•: '• Mais.pour faire mieux comprendre le degré de malignité du Manzanil-
le iBonjaffure que fes branches ne font pas moins perfides, & que fi l’op
: s’endort à f ombre,4e fes fetnlles-, on lèrréveille.taut anfli £nflé,3qug/i.ron
-•avoit mp g é du fruit z ; d^oft il xéfulte de fâcheux ,ac«:idens jufqu’à ce qqe
par d^^i^ifms yeïtérées/
,;Pieu a dopné aux. bêtes pour lesjxrélèryer de, eetr Arbiq. Elles l évitent-
: avec foin,. & n’qn mangent jrnnais le.fruit.-
Les Paknjers éleypit lemp.têt^!toufuesTai£-deffus des autres Arbres for--
. mqnt une agréable perfpeûive ^ çepcMontagnes. Il y en a de diverfes
, fortes j.quoiqu’firez peu;difierens a Ta, vue;, mais la dive/tté de leurs fruits
a fait diftihguerrfefpéce.de l’Arbre, Oh en cçtmpte qpatre principales; le
jÇpïptier, le Datiery le Éalmier-Jleyal , qfi produit im fruit, femblable
aux pour, la figure ^mais plus, petit & fans aucun gpût- a^éable &
enfin.le Çûro^,)fiontie:fmipplus.v^os, ..qim^^^l^ Dm,es, eft fort ïàvoureux,.
& pçopre.aux tifanes .rafraiç|îiffantes-. fi> utües à la- faute. Les fruits? 4U
, Palmier-Royal s’appellent Ta/mlrW,- ils ont loré bon goût & font fi gros