LIVRE CINQUIEME,
Comprenant notre Voyage depuis Guayaqml jufqü’1 la -Vilîe de
Quito : mefuredè la Méridienne dans la Province de ce nom :
difficultés à faire les ftations. dans les points qui formoient les
triangles: defcription de la Ville de Quito.
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C H A P I T R E I.
Faffage de Guayaquil au Caracol où Je fait le. débarquement en Hiver.
, Voyage du Caracol à Quito.
AU s s ï tôt que nous eûmes avis que les montures qüé fë Corrégp
d * dê Guaranda déçoit nous envoyer pour nous tra«fpo#el s 4 -
toiént en-ronce pour le Camol, nôüs nous difpofâmes au départ,
& nous nous embarquâmes fur le Fleuve le. 3. èôé grande
Chata. Après biei'dês retardemens caufés par le coürant% ï‘^ u , bien
des incommodités & des accidens, nous’ arrivâmes îe 11. du même mois
au Bourg de Càràcot, où nous' débarquâmesi
B fèrottrdifficile de donner une idée eSaéïé cfe ce que fions foufrîmes
de la part des Mofguites pendant nôtre navigation fur ce Fîeitve; ni la
précaution ^ue nous avionf éué de mettre des guêtfës, ni Tes Tddos. ou
M-ofquiteres ne purent nous garantir ,dê ce cruel martyre. Pendant lé
Jour nous étions d^ns un mouvëment continuel, & la nHit flôùs foüffnohs.
des douleurs irifupportâBles. Les gants à-la-^étiîé tous garantiifoient
les mains; mais le vifage refont expôle, & M b it n’empêeh'Qit pas que
le relie du corps ne fût tourmenté aiguillons ' péûétroieiît ao-travers
du drap, piquoient fenhair; & ÿ caufoient un feu & une demahgeaifon
horrible. La plus cruelle de toutes lés nuits que nous jkflkiiiés fur ce
Fleuve, fut cefiéoü nàiî fîmes âlte dans ïiûe maifôïf fd f tg ^ d e& d’alîëz
bonne apparence pour le Pays, mais inhabitée1; A-peine nous dîfëns-
nous emparés de cette Iblitude > que nous y fûmes alîàillis d’une quantité
prodigieufe de Mefquites, qui loin de nôus laiffer dormir, ne nous permirent
pas même d’être un moment en rèpos.'**Ceux de nous qui s’étoient
couchés dans leurs Toïdtis, croyant être’ à couvert de ces cruels infeétes,
fe trouvèrent dans l’inllant même attaqués de tous côtés, & réduits, à fe
lever pour'être moins incommodés:, ceux quTétoieüt. dans la iàaifen en
fortoient pour .fe 4^^fî>%î|èlt«^?ï4ble engeance, {aimant mieux s’er-
pofer.au danger incertain d’être mordu ,par quelque.Berpent, que de fe
livrer à un fupplice affiné., lisgagaoient les champs pour y. prendre quelque
jepos jamais bientôt ils fentqient qu’ils s’étaient abuies, & qu’il étoit
diMçhe'-de;'décider en qnel|ieu.on était le plus.perfécuté- dans le Toldo,
ou hors tifi 'Tol.dû,ou dans les Champs. D’un -côté la grande .fumée qué
nous failkms.en brûlant -divers iarbres .nous étoufbit, •& de; l’autre ces dia-
hpliqu.es infej&ssj-ne diminuoient point pour cela, mais -a»-é®nîraire fem-
bloient .s’actoître à', tout -moment. Quand -le jour fut. vqnu,, nous apper-
-effets des cruelles ■ eareflPs ' de - ces’ abominables camarades de
chambrées : -nos vifages enfles, nos-mains enflammées & pleines.d’am-
poules,. fâifpient affezjuger cfens q u e l - é t a t r e f t e - d u porps. La
nuit maifon.habitée-, où- les Mqfiptiï
tes ne manquaient pas. xx bien-qu’en. moindre quantité que 1 dans la précédente.
" hîous racontâmes notre avantujre à ■ notr&àptq , qui nous dit gravement
que la piaifpn {dont mous .parlions,, avqit été abandonnée parce
qffphéjkne. y. faifofl; ,fon purgatoire); à- qiipi rup^.Xjqpmp^gnie répliqua
lur le champ, • <p! il é t o i t wû t t r e l qiéçn'Peût abandonnée, farce-
qu’elle, ifgit, h furgatpire des joiuans.
Les Mules étant, arrivées ^ -Caracol ;ppus nous mîmes -en chemin le . 14
Mai 17.36, & après dyonmarchéquatre lieues par des BOTâÆ^flesRoisdé
Planes, & de Cacaotiers,nous jarrivâmes furies Plages de la Rivière d’û/i-
bar ,îquetvnous côtoyâmes &.tmyerlam®s à gué neuf fois, non fans quel-
quepéà,à-caufeidqjÊi.grande rapidité, des rockers dont elle eâ femée,.
de là prpfondem & de -là largeur.. A 3 5 du fôk-nons fîmes alte-dans qpe
maifon sprès de la Rivier-e, dans un Lieu nommé le Pop des Mqfquite& '
Tout le 'chemin depuis le- Caracol jufqn’auX Plages -ou Berges .à’Qjièar
qïl fi marécfgeux , que nous marchions continueHépenl^pu par utie ravine,
pu par un bourbier ^ : pii- no^ moles entroient Jmqipàa poitrail ÿ mais
quand nous eûmes paffé les pu , le chemin devint plus
ferme j & moins ànGQmmpdp. ; ; .
t T e nam du Lieu la Maifon.où. nous paflame^la nuit, donne affez
à entendre.ee que c’étôit. La îB^ift>n|^^iÉ|uffi inhabitée que celle que
Fleûvpdei^^^Mî^; & dlésétoit'ùuffi •do'
wkêii-de. tôîi6e;e%éÈe;;: de&rtê quédlM'nüit que
nous paffâmes dans celle-là fut fâcheufe, ceU#'que;nous pirnâmes dans
celle»,crne Im-.pn- devoit rien : en, effet ,ces maudi^' infeêlps. nous firent
une fl Éuêlle guerre, qqe quelques-uns de’nqqs .prirentparti de s’aüef :
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