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deux contraires. L’humidité y. étant continuelle, -fréquemment
en état d’agir ^jî^pénétrer & de, fertilifer la-ç^re^i}j]fqfl pas^éçon-
nant que ce'Pays fait plus .fertile .que-Ceux, qui' neriqjgdfent -pas .des, naê-
l înes ayan|agOs:| cat faps q^’il'y ait de .cîhangementTen^l^ dans,tout ler
- çours de l’année, toute Tannée même a|es p rop rié t^ ^ l’Autjonne, tous
ies charmes du.Printems, toutes les qualités de l’Eté, toutes .çejjçs qu’il
faut pour produire les^effets de J’Hiver. On remarque .avec étonnqmen^
qu’à-mefure que l’herbe des Prez féche, il en revient-'d’autre à^J^’place;
& qu’à-péine- les fleurs qui; jéma3lqiep.t cea Prez*^(nt/'|anées.,f qu^on.qrij
voit éclôre de nouvelles. Il en eft,de-même dej Arbres,dont lesifruits font;
a-peine mûrs & cueillis, leurs feuilles à-peine flétries, qu’il ejLreyient d’autres;
deforte que les Arbres font continuellement ornésdeQuilles vertes,
de fleurs odoriférantes, qu’ils font toujours chargés de-fruits les uns
plus verds & plus petits que les-autres.
La même chofe arrive à l’égard des Grains : on voit daps, le m|nje" Hep
mojJTonner d’un côté & femër .de l’autre: on voj^ en même tqms germer
les grains qui ont été femës peu aûparavantAcroîtrë ceux ffue' le Laboureuravoir
confié à la terre, plutôt, & les plus avancés pouffent-des épis,d^j
forte queçè'sVôlfines font une vive peinture aé^quatre .Saifoni,'dhTAhneO.
Quoiqffe èe que' noilS^venons de dire fbit gJiiéraî, ,11 iM jaiwpas d’y
avoir des tems réglés pour les grandes récoltes r tnaîs ’il arrive fSi^'é^
que c’elïle tems le plus propre àfemèr dans uh'-fieu, tândîs quë îÉrfs' éri
autre qui ifen eft qu’à "trois oh -quatre -lieues y cë tëms-eff pafTé. depuis
un-ou deux mois, & rieft pas encore ^arriyë jJans up ^troifiépie ..qui
tfefl paspks.éloigné du premier. Ainfi tdu,£e rannéeqepaîfeafemçr &
à recueillir, ïjfitdàns le même lieu, fbit endive^siJiéjuX qlqignés lqs tins,
des autres. dÊette différence provient de la div.erfité des fltua|iona, de%
Montagnes, des Collines, des Plaines*, des Coulées: la -inême diyellité
qui rëgne dans ces fituations par rapport au Climat ,f fe trouve "à l’égarâ
des femaîlles, fans que cela détruife ce due j ’ai dit ailleurs V çomme_noua
le verrons dans la defcripfion des Cori-egimens.
Cette grande fertilité flu terroir doit naturellement prqduire'diie grande
abondance de toute forte de Fruits & de Démées ffun goût excellent.
eft auflï cé cjue’ffôn remarquè'dansdës Viandes que.Ton mange kÛùitq^
doit Veau^ Porc,. Mouton, .ou V olaHlq.^ Lg,Pain- de fremen t y eft aufli
en abondance, quoiqu’il ne Toit pas des meilleurs; ce qui ne vient; que de
ce qu’il eft boulangé par des Indiennes, quîng .favént 'ni le paîtrir nî le cuire:
car d’ailleurs il pourroït être aufli bon qu’aucun autre, vu que le fro-
_*mênt
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-nien't eft gjgMknf j?gommg il.paroît.par,.]eJpain qui s’en fait dans quelques
maif©|iS'j;^^^ilicres-
, q,Le,'Veau &|e,vf^pf,-qu’qn,îpent compara a cë qu’il, y a de meilleur
en ,fe0q^i.dent, paf. arr.otks„ijaipdes, flpp^ihes, & chaque arrobe
coj||e quatre ré aux du, Pays,, çhacun peuq, cjpnfu.f epiqui lui plaît.
Le Mouton^ vençLpar pjéeejwc’^^-dij'e^ -fput entier, par moitié, ou
panquartiers,; & s’nkfcgras eputé «tput eptjet 5 à 6, réaux.
Pour tpusjdes, autres -viurest on Jesr>vend’ fans^pqids ni mefurp: l’ufage &
.une certaineicomhmajlfflLfont régler Jafluantitéjpi Je prix.
;;|^?La'ch^e^m|; îl,nfy a^pas gçandq Pays,- ce font les
Légumes verijfc ;}.au-heu^ ^ ^^m.^ e^R^ines 1 _ & des Légumes fecj.
Les qfpéçjes , les
Qcas y $gj;lêg de^JJpntréei-^haudes,
joùi croiden^Jeg^ançiei^dpjfliGre r«jl§< ,514; Çojpjnée-s. KPÿfait Qu F»«-
'gasy q q q iq iiiii^ e sa |i^ t» )d eu -x -fen s ()dlpjr^&^car pa^ le .premier,
i|gpnt^Klentp:esup^hfs^pjaines rénfo^^ÿT^re ^es CohiÛps^f& par
lefgqond ce^S<qu^font aulpied Â^ûCoàpMmfp^/G\m2.t. des uns & ’des
autres» eft |chan%i ,que, les Gm-t
nèo$% tfidji^uÿïfâent J y des» Qt^nadi^s, les
iéÿimsv-, 'MM&oüfaSe^àM& ^uth§^, ,&ûes<nutres qp-y-viennent
naturellement^ comniè’ dans fesr? aufrf^P^s’^en-t^îjgi ây^ns parlé.' Les
Contrees--'frÆaé-^$prodûilpn#^^ npt 1 tes- P-birèsî,< ’ deà^lc^^dê’S^aviesi
des ^ani»|/4^ldêSfÀbtiçQ.tjÉ & quebueà
MelonS des/Mêlons d[e^ii,.,.CeSiderniefs .ontrdne, kifon dét-ermin&'/ &
kdtf;|t^s cmjdèbt' ,égalepié®j dansons ksrtems «ak, l’année Mes Contrées
ouiq clidiat;.ni^;Moÿ-empnt .ni chaud nit(frpi% ^.qdpifenlt, aufli tcmté
]’a<nn’éc-ides - des iRigpfes‘«dA^ka[, & des
. Ppnsmedf Les^ Fruits qi^â-fpntsbf de? jquLdëm'àtodent; - un Pays
chaud;Si- ©nf aufli produits^tp,uÉ^lpf|ii^é^ ■ & en|>graii.de .’àbbi&fance : tels
font-lès Qrangesrdfe Jf&rtug'al- & les.‘Changes, amdres, ^Rûfaûx \
St &iaigrfi^Jesî Cedmïû’, &les Toftfbj"
M,q,ûi fentiendore-une. .antre efpéçèAeCiwons toèt?>rondsi''& petits. Les
Arbres qui' portent eps fruits, pnt/deslfldèæs^pendant'*t:oute' l4hnéeÿ :& ne
ceffent déporter dü^fruit;- imitant dans ce Climat chaud la propriété des
Arbres:qui‘.y proiffent naturellement;
• Les tablesifoûtitoujours abôndanun^t i|epvwtK:dé eè^^fedries -é^é-1.
ces de fruits; c^ font les premiers plats» qüeJ’on fer^* &-les derniers'quë
4’ôn ôte,r‘ sÛHs fervent-n<3n> feulement à,rdcréeri>ld vue, mais;tà?flàter le
S P ! 3 * goût,