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Cette intempérie continuelle,& les fatigues que fes Equipages effuyenr
dans‘lé déchargement des Navires, & en tranlportqnt fes marchandifes,
-fes. uns; dans dé petits batteaux, les autres fur des, brouettes ou .des,, ha-,
quets,-après qu’elfes-ont été biffées à terre,.tout cela augmente la trans-,
piration^diminue leurs forces, txfefoEte. que pour-reprends vigueur
ifeontjecours auiBrandevin, dont il fe fait ,4.0^ un grande çonfonupa^
tiono Plus ils font JharafTés plus ils boivent, & cela joint ait- Climat qui
leur eft contraire dérange les, meilleurs .tempéramens, & leur caufe ces(
foÇheufes maladies trop communes dans çe Pays % & dont tous. les^ aqçi^.
cfens.font mortels, parce que les corps attaqués de ces infirmités, font $|8.pi
afFoiblis pour y réfifter, d’où réfujtejnt ,d^épidémies &*,.des -moritilités^
. A-la-vérité ce ne foit pas les Marins feuls qui fonÇfüjets à3,ee§;fn'aux, il
y a.bien d’autres gens qui en .font • attaqués fans, avoir jfouffett ni dglame-%
ni du; travail.^ Dans-e,e*cas., il ne faut §’en; prendre qu’au..Çlnnat,
fèst ;dest acçeffioires' qui con^ihue^t.àj^t^je^xnal <&, à-lfe ré&
1 p^dEé^dàwntage : car jl eft évident que quan<yftjgiaflè du,fengTejjajo.u*.
ye difpofée à recevoir ces altérations, la maladie fait des progrès plus rg*
f>ides & efttennipée.par une, fin plus pronite.
Dans quelques oççafion.s on a amené, des. Médecins à^Goerthag'èney afin
que ^'Çojpmg étant mieux au fait de. .la méthode de traiter les maladies qfe
dinaires. dans ces Climats, ils afljftlffent fes^malades ,àe.u^<n$.6bèlo'; mais
toutjcela n’a^fovi-^fe rien , & n’a pas empêché qu^;la ikoitié des Equipa^
ges des GalIipns,, ou autres YabTeaux à’Europe obligés à foire. quelquêjTd;,
jour dans ce Port, nfait-péiri.' de cette maniéré. -, Çe£t pour, cela qu’om
donne , non fans raifon, à cette Ville le nom de Tombeau. desa Efyi-gnols.-
mais on peut fons^exggérer, l’appdler le tombeau de toutes les Nation^
qui'y viexment. En 1725. ce terrible Climat dètruîfit plus dVw-/c>iiMus
le Çanpn ni les Mqulquets, 4 Cette. NationTe for toit de s’emparer du-tré-
for raffiemblé kPort^é^ à l’occafion de la, Foire des Gîdliqns , qui . par la
décès dp; Marquis dq G^lfo, étqient, commandés; par
l’un des meilleurs Officiers, qu-’ait eu YEfpagne, & Tqps( fefqueïs la Marine.
MfpagnoJe a.le plus b^llé..f & Général fit ranger fes. VaÜîèaux fur une
ligne dans le Port, ^ dreffer une, batterie fur la cote du §ud à l’entrée,
dudit Port, Il en, confia la garde aux Troupes de la Marine ,, & fercharr-
gea, lui-même du foin de k diriger’ & de la défepdref Enfin il n’y eut
forte de précaution^ qu’ili:ne prît, n’épargnant, ni,foins ni vigilance, rien
qu’il jm préyît; & à-,quoi u ne pourvût,. Par.,cette( fageçondmfe..i]jettg
une telle épouvante dans la nombreufe Élotte des 4ÿgMsl qmïs’étoifprjéfentéèt
ffentée devantîfeïPéftr' qffellè n’ofo. jamais; en tenter l’entrée, & fe con-
tîenta’dèfe ffioqier. "Lêt Générah&fâkgaof était -bien affiné dé tirer fuffiV
fammenfcsdf vibres de. (M th a g én e,pour la fubfiftance- de fes.gens, & il es-
^ r^#qSe le manque de'iviyresWiceréit HEnnemi à s’en aller, ne pour
v-ant- l’y- ‘cdn’tfàiridæi par .la forcer- D’un auirei côtéfoiGénérar ehnemi n i
eomptdit pas moinsfirntfe^fretfes. deffes projets, mais bientôt il s’apperçut
qae-fe'S‘Equipages£dmfcuoient'. , Ep effet la maladie y fit défi grands rar
vages-, qu’il-.fe. vit.contraiqt.vdlabSidonnenfoUï entreprife,. & de retourner .
à la. JamdÿTe après-avoir fait jet,tér alarmer plus de.fo.inoitié de fes gens,
^dÊümèsîdâïinclémence.'de. ceUlknat.,
T'Quelqr^^K^Yfjgff^qq^^3^ -.de. Bortàbéh pour-la fonte & la
m e ’desz^mpéçns'S Oft-a: ‘léParquéi qut'i’Ëfcâdrequi. y aborda en iygo.-ny
iipBîi.^a^augurie maladie,/q$©ig^4^(;traxaiL& l’intempérance, n’euiTent,
> pas été, moindres parmi les Equipages,', & qnedeXlimat n’eût pas changé*
du moinsfenftblémût.L Cetps- différence fut attribuée -au féjour, que l’Es-
„cadre, a^aâtfai#lCkf paffé fe temstjcle l’épidémie^i
^ o # p f quélldpempérament des-Européens. n’e%de;àltéré îpar ces Clfe
mats r -Ce. changement extraordinaire. Cau-
.fe une -révolitimiffnbite dans Iqtrr, f o n g ,& tes fait périr,( ou les préparai
"qe pîùs enîépr-o^f^L^;mauv^is|d?effieBr:.j^flî’i cP,quç familiarifésj ^vec
l’air du Pays, ils joüiffent epicé auffi bonne fonte que* Jes Çtéplis & les.
-autres; habitans,^
C II A P I T R E V.
Habitans^ 'Poirobélo : leur '(j'éftîé S*’ 9SSÉ ^
JnimaW qui-fa trouvent 'dans “f e Ville.
J^mefe ^^Wy^rûSB' de Vràresd.
IL-n’y*a prefque pas de*'diffétence-effentielle-entre-Gartba’gène-& Porto*
ï{Mo<-, & jë’Meibome, àdtouoher.- ici âes. drcoiiffolagë's- qui -diftingnent
* ree.tte dqrniere.Yilfe, & 'Mak£;:que%es remarques.qüipeùvent; contribuer
à faireÿeqmodtre^lajùdtubei'dWê^rP^siji %.
Le nombre des.. Habitans de Boriobélff ,n\e& pas*- confidérabfe, tant parafe
que la Ville efl petite, "qu’à .caufè ue l’intempérie du- Climat.- Ils ne.
confifoent pfiefque qufen-Nègres & en Mulâtres-,- lim’ÿ â pas au-delà de -
-trente familles^de JBlancs.. “ Ceux qui font un-peu* à’ ïeur aife; ’foit‘par-le
L a . U P