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An x. les îles que nous avons jusqu’ici parcourues en
Frj_ naturaliste.
L a plage de la paroisse de Saint-Pierre est
presque par-tout couverte de fragmens aréni—
formes calcaires, où l ’on reconnaît beaucoup
de débris d’animaux marins ; leur couleur est
d ’un jaune grisâtre, et de gros blocs de madrépores
roulés y sont jetés épars.
Au devant du quartier est une sorte de plateau
sur lequel sont situées les cases des noirs
de l ’É ta t , et quelques moulins à vent j ce plateau
est calcaire à sa superficie. L es principales
plantes que l’on y trouve, sont, outre quelques
graminées et tin galega, la stramoine violette
( i ) , avec le liseron pied de chèvre (2).
L e s raquettes (5) qui y croissaient autrefois,
ont été dévorées et détruites, comme à l’Ile-de-
F ran ce , par la fausse cochenille (4).
(1) D a tu ra tatula. L.
(2) Convolvulus p e s caproe. L.
(3) Cactus c o c in e llife r .ii.
(4) Coccus (Cacti) cacti e o c c in e llfe r i, Syst. nat.
cur. Gmel. Ed. X llf i I. p. 2220. Thierry, Traité de la
Culture du Nopal, p. 343,
M. Céré, directeur du jardin des Pamplemousses,
voulant rendre un service aux Colonies des îles de
France et de la Réunion , essaya d’y introduire la
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C ’est sur le rivage du plateau dont il est An ^
question , que je- pus observer à mon aise la
couche superficielle d’une pierre calcaire, dont ®*
l ’épaisseur et l’étendue augmentent a vue d oeil.
Cette couche forme le s o l, à quelques pouces
au-dessous de la végétation , et on la voit tout-
à-fait dénudée à l ’endroit ou parvient la haute
mer. L a pierre qui la constitue est humide ,
jaunâtre et cassante : au premier coup-d oe i l ,
je vis clairement qu’elle n’était nullement volcanique
j et en ayant détaché des morceaux,
je reconnus dans son intérieur des fragmens
de toutes sortes de corps m a r in s , depuis la
grosseur d’une tête d’épingle jusqu’a celle d une
féve. L a surface, plus dure, plus unie et brunâtre
, était enduite d’une sorte de vernis marin.
Parmi beaucoup de sable du r iv a g e , je
reconnus dans sa substance des petits strombes
tout entiers, des morceaux de madrépore, des
cochenille -, mais les insectes qu’on lui procura n’étaient
pas de la véritable espèce. Ils pullulèrent au point
que les deux îles eu furent infectées. Après avoir dévoré
et détruit toutes les cactes , ils attaquèrent dest
arbres et des végétaux qu’on n’eût pas crus capables de;
les nourrir, comme les péploides et les anones. Maintenant
, il n’ en existe plus, faute sans doute du nour-^
riture.