An qu’imperceptible en comparaison de la vaste
étendue des mers.
Frimaire.
L e s végétaux à semences pappeuses et ailées
susceptibles de voyager par les a ir s , ne sont
pas en grand nombre, sur—tout aux Iles-de-
France et de Bourbon, où eonséquemment
les vents n’ont porté que peu d’espèces, s’ils en
ont porté.
2°.' L a mer entraîne souvent, parmi des.
débris qu’elle trouve sur ses rivages, des fruits
qui y sont parvenus. Je sais encore qu’une
fois sur cent mille , ces fruits abordent à des
rives opposées ; les cocos de P ra s lir i, que l’on
nomma long-tems cocos des M a ldiv e s ( l ) , en
sont la preuve. Mais il est impossible que desgraines
qui ont ainsi voyagé puissent jamais
germer : l ’eau salée frappe de mort les germes
de presque tous les végétaux. Les botanistes
qui s’occupent de transporter des plantes par
m e r , savent q u e , lorsque les pousses et même
les semences sont touchées par l’onde amère
tout es t perdu ; les rejetons languissent et s ’étiorient
sans jamais prospérer ni se reproduire.
(i) Ce sont les fruits du cocotier de mer, lontarus..
juss. gen. plant. Le grand palmier de Vile P r a s lin ..
Sonner. Voy.. à la Nouv. Guinée§ p. 4 , PL f f l-Y IL
( l57 )
Quels sont d’ailleurs les végétaux dont les x "
vagues peuvent trouver les graines au bord Ff._
de leur lit ? Ce lie sont que quelques espèces maire<
littorales dont le «nombre est trè s -re s tre in t.
Les fruits des arbres de l’intérieur des terres
et des montagnes qui s’y rencontreraient ,
n ’auraient pu y être entraînés que par les
pluies : ayant été alternativement exposés a
l ’humidité , ou au soleil hors du sein de la
terre | ils auraient perdu la faculté de germer.
Ces cocos venus des Sechelles, enveloppés
d ’une coque si impénétrable à l’e au , et. abordés
pur les plages de l ’Inde ou de ses A rchipels,
y ont-ils jamais produit un cocotier de mer?
E t l ’arbre qui donne ces fruits errans , connus
par tout le monde, a^t-il jamais cru ailleurs
qu’à Praslin ?;
o°. Je sais que certains oiseaux frugivores sèment
à la surface des eontinens ou des îles qu’ils
peuplent, les graines de plusieurs végétaux, dont
les fruits font leur nourriture habituelle 5 mais
les oiseaux frugivores sont en général sédentaires;
ils ne se déplacent jamais dans les ré gions
où la variété des saisons ne les force
pas d’en consacrer une aux migrations. Rien
ne les attirant sur un ecueil nécessairement
stérile, très - éloigné de toutes les côtes qu'ils