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pierres calcinées qui coupaient ses souliers ^
et de montagnes épouvantables qui le mettaient
i tout en sueur.
Après deux jours démarché, on se trouva
aussi peu avancé que si l’on n’eût rien fait.
On était rendu au bord de l’Enclos, et l’Enclos
paraissait une barrière insurmontable. Dé?-
gouté par ce nouvel obstacle, M. de Beleeombe
renonça à un dessein à demi exécuté , et revint
sur ses traces. M. de Crémon plus déterminé
, promit six pièces de toile bleue aux
noirs qui trouveraient un pas dans lé Rempart.
Après bien des recherches,, un esclave vint
annoncer qu’il avait trouvé le pas. M. de
Montfleury, Guichard et l’esclave y descend
dirent seuls avec l ’intendant; ce n’est qu’en
tâtonnant qu’on s’éleva sur les pentes du cône.
C ’était une bouche située à-peu-près à l’endroit
où se voit le mamelon Central, et qui
donnait des matières fondues. On en approchait
, quand M. de Montfleury s’aperçut que
M. de Crémon , excédé de fatigue et de soif,
ayant, faute d’eau, bu tout le rhum qui
restait dans son flacon, ne pouvait plus se
soutenir. Bientôt il fallut; porter l’intendant;
le robuste Guichard le chargea sur ses larges
épaules, et aidé du noir,;le ramena sur la
c » )
plaine des Sables, an risque de tomber mille ”A'“
fois et>de se tuer avec Aon fardeau. ; , Bro_
r M. de Crémon était un petit homme tur- mw«*
foulent çt .ptein, «dfarnonrnpropre.; il parut
cruellement hupiilié de l’état pù; il se trouvait,
et lutta lopgTtems | contre le? bon créole qui
venait à son isecours. ¡11-éohappa à -jcelui-éi
de dire; aveq vivacité .' -Cê p elitb** *. résiste
comme. sJitl était fort. L ’intendant, quoiqu’ivre
, retint le propos, e t , malgréfle grand
service,;ique! Guicbard iui rendit dans cette
occasion, en le tirant de diflérens pas d’où
l ’homme te plus agile a biénïde. la peine à
•se tirer tout squl, il ne lui a janiais témoigné
que de l’inimitié.? i , ; ; ? 'nrrt
| Il paraît que ,;quelques anpéeg après, M. de
Crémon revint au Volcan. Il fut accompagné
par le chevalier de Saint-Lubin et par Com-
merson. c -n7 ■«-*' ,
Ce fut par la; ravine de Langevin que se
commença le voyage.; J’ai lieu de croire que,
cette fois, les curieux s’arrêtèrent sur la plaine
des Sables, et ne descendirent pas le rempart
de l’Enclos pour gravir à la Fournaise ; car un
dessin de Commerson, que j-’ai sous la main,
me prouve ce fait par les choses qui y sont
omises , et qui, s’il eût visité le sommet de