—------ L a ravine des Trois-Bassins est profonde; dè$
A «r x. qU?on pa traversée, le pays change d’aspect : des
taaire. bois fleuris et une terre fertile parée de végétaux
, délassaient nos yeux fatigués de ne voir
que des rocs ferrugineux ou grisâtres. Jusqu’à
Saint-Paul, la grande route parcourt une campagne
inégale et riante. Il faut souvent mpnter
et descendre, traverser au moyen de rampes
assez brusques , les lits de beaucoup de ravins ;
mais les sites sont variés, remplis d’oppositions
heureuses, animées par les habitations bien
tenues qui se présentent de tous côtés.
Les cafeyers me parurent généralement plus
petits que par-tout ailleurs ; les immenses plantations
qui en étaient formées étaient couvertes
de fleurs éblouissantes; en plusieurs endroits on
eût dit qu’il avait neigé, et vers le soir l ’air
était parfumé de l ’odeur de jasmin que répandaient
ces belles cafeteries.
L e s monts, que nous laissions toujours à
droite , s’élevaient insensiblement jusqu’au
Brûlé de Saint-Paul ; leurs pentes douces composaient
un vaste amphithéâtre de forêts.
Nous arrivâmes sur le bord du Bernica au
déclin du jour. Du lieu où nous étions, la mer
paraissait à nos pieds ; elle était calme et azurée ;
je reconnus le navire la P e t ite F a n n y , sur
lequel j ’étais venu à la Réunion ; il était mouillé— 1 ■—1
en rade de Saint-Paul. An x.
F ri-
Saint-Paul est le plus grand quartier de l ’île maire‘
après Saint-Denis, et peut-être est-il aussi
considérable. Beaucoup de cases le composent,
et d’assez jolies maisons l ’embellissent. Des
chemins plutôt que des rues le coupent en
divers sens. De l’escarpement où nous étions,
l ’ensemble du village et des bois noirs dont les
routes sont ombragées, formait un tableau des
plus agréables.
L a coupure que nous avons abandonnée en
partant de S a in t-L eu , n’a pas cessé ; elle a longé
la côte; tantôt elle y arrête le-choc des vagues,
d’autres fois s’en éloignant un p eu , elle a une
sorte de plage à sa base, et cette p la g e , comme
toutes celles de l’île ; est formée de débris aréni-
formes, calcaires et basaltiques. Arrivée au lieu
nommé Pointe du Q u a i-J fo u s sa ie , la coupée
change de direction, et devient plus haute :
c ’est de ce lieu qu’elle commence à former cette
cêinture demi-circulaire qui circonscrit Saint-
Paul et le sépare du reste de l ’île.
Depuis la Pointe du Quai-Houssaie, jusque
presque à la rivière des Galets, c ’e st-à-dire,
pendant l ’espace de près de deux lieues , règne