Pluviôse.
binée, se retirer sur des places de seconde
ligne, o ù , par une défensive hab ile , on prépare
des victoires tardives, il est v ra i, mais
certaines. Nos places de seconde ligne sont l ’Ile-
d e -France, Bourbon, les Sechelles et Madagascar,
qui, de tous les tems , est considérée
comme possession française. Notre union naturelle
avec la Hollande nous assure de plus
Batavia et le C a p , qui appuient les ailes de la
ligne d’opération.
Il n’est pas douteux que si les Anglais voyaient
toutes les foypes navales de la France et de ses
alliés réunie^ sur ces points, ils ne cherchassent
une position militaire dans quelques îles
arides et désertes , jetées dans leur intervalle ;
mais il serait aisé de leur ôter cette ressource ;
et dès-lors toute communication avec l ’Inde
leur serait fermée, à moins que n’y portant
absolument toutes leurs forces, ils ne laissassent
leur territoire européen en butte aux attaques
de celles de nos embarcations qui, trop frêles
pour faire la guerre de long cours, peuvent
néanmoins suffire pour débarquer des troupes
aguerries sur une île voisine où on les redoute.
Une position française ou batave à -C-eykui,
serait décisive dans Je plan-dont il est question ;
mais on n’a pas senti l ’importance de C e y lan , ^ ^
qui assure à jamais l ’empire britannique dans
l ’Inde, si l ’on n’adopte pas, sur la guerre à faire viôse,
dans ce pays, d’autres vues que celles qu’on a si I
malheureusement suivies jusqu’à ce jour.
Il serait aisé à nos navires de guerre de ruiner
la compagnie anglaise en prenant tous ses vaisseaux
obligés de passer dans notre ligne; dès-
lors les établissemens languiront sur le continent
, et l ’on peut s’en rapporter aux peuples
Vexés de l’Indostan pour achever leur ruine,
dès que nous l’aurons préparée.
Si c’était ici le lieu de développer toutes les
parties d’un pareil pifen de guerre, je voudrais
en porter les moindres jusqu’à l’évidence ; mais
il suffira ici de se renfermer dans ce qui concerne
les îles où nous avons voyagé.
Toutes deux présentent une importance par*
ticulière comme colonies agricoles ; mais placées
dans une dépendance mutuelle, elles ne peuvent
appartenir qu’au même Etat.
Bourbon , sans port-, attend toute sa défense
dè l’Ile-de-France; cette dernière, incapable
de nourrir ses habitans, et de suffire à son commerce
par des denrées territoriales, attend une
partie de ses subsistances et de ce qu’elle ex p
o r te , de l’île de la Réunion. Ces deux îles