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Frimaire.
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de la mer ont creusé la plupart des vallées
que ces crêtes protègent.
A insi la surface de la terre présente dans
toute son étendue , à toutes" les hauteurs, et
depuis toutes les profondeurs où l’on a pu
parvenir , les traces irréfragables du séjour de
la mer. Mais comme par les lois auxquelles
les fluides sont soumis , ils• doivent nécessairement
avcir toujours été en équilibre, lorsque
les plus hautes montagnes de notre planète
étaient en proie à l ’inconstance des flots, il
ne devait pas y avoir un seul point du monde
qui ne fut submergé.
Où étaient alors les végétaux «qui parent
nos campagnes , les oiseaux qui les égayent
'de leur ramage , les animaux qui peuplent la
terre , les reptiles qui rampent à sa surface,
les insectes qui animent l ’air ? Comment les
continens s’élevèrent-ils au-dessus des mers?
» Comment les êtres v in r e n t - ils peuplèr ces
terres humides et silencieuses? F u ren t-ils le
produit d ’une création générale et subite, ou
l ’oeuvre de plusieurs créations partielles et suc-
- cessives ?
C e s mêmes restes d’animaux marins , témoins
irrécusables de l ’antique séjour de la
mer su r ’ lo u s 'le s points dm g lob e , sont ea
t iS i )
jtnênlë-tems la preuve que POeéaii, père du
monde , comme l ’appelaient les anciens , fut
aussi lê père de la viei Lorsqu’aucun des êtres
qui respirent dans l’atmosphère, n’y trouvait
.de patrie, les mollusques, les coquillages et les
poissons préparaient lentement nos demeures.
Nous; avons déjà dit que leurs dépouilles encombrent
les abîmes de la m e r , et en élèvent
le sol. Par la succession non interrompue de
leurs stratifications, l’Océan devrait s’étendre
sur une plus grande surface, et augmenter en
étendue à mesure qu’il se comble, si sa masse
ne diminuait par diverses causes , dont plusieurs,
pour n ’être pas démontrées, n’en sont
pas moins probables.
Les habitans des eaux furënt donc aussi les
premiers habitans de la terre 3 et comme si
la création de tout ce qui peuple l’univers
était le résultat des conceptions d ’une puissance
supérieure , a laquelle cependant ses
propres oeuvres donnaient chaque fois une
expérience nouvelle, la pluparjt ides êtres #de
la m e r , pénetrables par la lumfere, à peine
organisés, fragiles, et tout au plus susceptibles
de percevoir , né semblent que des ébauches j
ils ne jouissent pas des facultés distinguées qui
font de la vie un don si précieux pour les
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