An S.
Frimaire.
pierres à filtre r, assez semblables à celle's que
Ton retire des Canaries. Il n ’est pas rare .de
trouver les laves de ces coulees disposées en
prismes très-réguliers de trois à cinq faces , '
longs d’un pied, sur deux à cinq pouces de
diamètre. Il y a beaucoup d ’autres exemples ,
que toutes les substances vomies p a r les volcans
ont la faculté de se former en prismes^ et
quand il n ’y a u r a i t que ces faits a opposer aux
Neptüniens qui veulent que tontes les formes
régulières viennent des . & e au x , il y en aurait
assez pour les embarrasser beaucoup.
Plus j ’avais m o n té , p lu s,j’avais rencontre
une sorte de sable ou de gravois couleur d ocre
jaunâtre , souvent très-fin , mêlé avec de plus
gros fragmens de la même couleur ou ro u geâtres.
Je reconnus dans ces fragmens et dans
ce sable, des morceaux de toutes les laves
ciu’ofFraient les environs, niais réduits par un
long frottement à une extrême petitesse, et
décomposés extérieurement de manière .à nq
présenter de couleur caractéristique que dans
le centre : plusieurs débris n ’avaient plus,rien
de leur ancienne teinte et étaient oxidés intérieurement.
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Ce n ’était pas dans une seule qualité de
laves que l’on remarquait ce phénomène j c’était
( nÔ )
presque.dans toutes. L ’élévation du lieu qui
y attire sans cesse,des vapeurs, la neige q u i, A* X*
d it-o n , y séjourne quelquefois, la grande dif- make«
férence et le passage subit du chaud au froid
qui s y font ressentir ^ suffisent pour rendre
raison de cette altération. Mais où trouver la
cause du frottement qu’ont éprouvé toutes les
pierres de ces lieu x ? .E n arrivant au faîte du
Gros-Morne, on ne voit plus que de véritables
galets, depuis les laves les plus décomposées
jusqu aux basaltes les mieux conservés ; tout
y est désuni, arrondi et frotté comme sur la
plage de la mer.
( Beaucoup délavés sont réduites en argile ;
je reconnus sur-.tout des boulets volcaniques
dans cet état ; et à côté de ces boulets , autrefois
pareifs à ceux du Brûlé moderne, il y
en ayait d’une autre sorte. Ceux-ci, composés
d ’une lave scorieuse , poreuse, assez légère
grisâtre et semblable , p our la consistance , à
certaines pouzzolanes, étaient de la grosseur
d une poire jusqu’à celle d’un melon; leu r forme
toujours renflée au milieu , était un peu alon-
gèe aux e x trém ité s , à - p e u - p r è s -comme
une larme; leur surface assez polie, sans être
unie , était souvent légèrement raboteuse p a r
l ’effet de gravois étrangers et un peu incrustés ,
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