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àn X. barctchois (1) assez commode , qu’il eût été
F ri- aisé de transformer en un bassin passablement
*ûair#‘ sûr pour les petits navires de cabotage. M. de
Tromelin avait relevé un plan de la rade , et
proposé deux chaussées destinées à l ’assainir ;
mais depuis que la rivière d’Abord a cessé de
faire l ’effet d’une écluse de chasse,le barachois
se remplit de débris jetés par la vague ; il se
comblera bientôt, et le mal est sans remède.
Comme le côté de sous le vent de l ’île a été
le premier h a b ité , on s’y hâta , dans un tems
o ù l’on était peu expert en agriculture, de
jeter à bas les forêts qui le couvraient ; de là
cette sécheresse excessive de Saint-Pierre, de
Saint-Louis et de S a in t-L eu , où l’on ne trouve
pas une source abondante. C ’est probablement
à cause de ce déboisement que la rivière d’A bord
a tari. Nous avons dit que l ’Ile-de-France
courait le risque, si le gouvernement n’y porte
remède, d ’être entièrement frappée de dessèchement
; les habitans détruisent les bois sans
précaution, et les eaux diminuent d’une manière
alarmante. Pour la Réunion , son centre
est trop élevé ; les grandes rivières qui y nais-
( 1 ) Barachois est le n om q u e , d ans no s C o lo n ie s
o r ie n ta le s , o n d o n n e à d e pe tite s criques*
Sétit , promènent leurs sinuosités dans des ^
cantons trop sauvages pour qu’elle ait à r e -
douter le même malheur. Cependant il serait nxairs»
à souhaiter qu’on y prît des précautions pareilles
à celles que nous avons indiquées en
parlant de Maurice.
Un autre grand danger menace les quartiers de
sous le vent, et peut-être l’île entière de Bourbon}
c ’est le dépouillement de toute terre végétale.
A la rivière d’A bord , M. Nérac me fit remar-»
quer combien les pluies agissaient avec promptitude
: les pentes étant continues et rapides,
aucun humus végétal ne s’y peut accumuler.
Pendant quelque tems sans doute ces mêmes
eaux qui décharnent le so l, engraisseront les
lieux inférieurs de ce qu’elles arrachent aux
sommités du pays : mais il viendra une époque
où ces cimes dépouillées ne fourniront plus de
terre propre à nourrir des plantes. E n quel-»
ques points élevés de certaines habitations, on
a déjà remarqué que le sol autrefois fertile r e fuse
maintenant de produire.
L ’infécondité de Mascareigne sera un jour
comme l’aridité de l’E g y p te , de l’A r a b ie , de
la Perse , .et de tant d’autres déserts , une
preuve indubitable de l’ancienne possession de
l ’homme : car l ’homme use tout ce dont il
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