* Sur divers troncs pourris et sur des branches
A n X. . . , 1
mortes croissaient quelques champignons »
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toaire. outre des espèces propres au climat, il y en
avait de pareils à ceux de l’Europe, tels que
la trefnelle glanduleuse (î).
Parmi les solitudes que nous traversions, il
y avait de grands espaces semblables à des
pelouses. On nomme savanes ces plateaux
verdoyans voisins des Salazes.
Ces savanes peuvent seules, dans nos colonies
au-delà du Cap de Bonne-Espérance,
rappeler l ’idée de nos près enchanteurs de
l ’Europe ; elles offrent quelques rapports aveç
ces tapis printaniers dont les campagnes de
France tirent toute leur grâce. Mais , dans ces
prairies équinoxiales et alpines , la verdure
moins riante n’est pas relevée par l’éclat des
fleurs, et la flexibilité des tiges qui les balancent
, n’en anime pas l’émail. Quelques
graminées rigides couvrent seules le sol. Cependant,
malgré la monotonie de leur aspect,
les savanes de Bourbon pourront devenir bien
précieuses, si quelques particuliers ont le bon
esprit d’en extirper les mousses et quelques
Tremella glanclulosa. Bul. Champ. Pl. 4a o ,
%• V
arbustes. On pourrait même y semer des §lu"
mifères de nos régions tempérées , ou de nos ^
montagnes : il y & tout lieu- de croire qu en y Dia'te*'
réussissant, elles enrichiraient d’excellens pâturages
unpays où l’on ignore l’utilité du foin,
et où l’on ne peut nourrir de bêtes à laine.
Cependant nous marchions depuis trois
heures, et les brumes s’etant elevees bien
plutôt qu’a l’ordinaire-, nous avaient environnés
de toutes parts en- rafraîchissant 1 atmosphère.
Nous traversâmes alors un ravin
caverneux, sur un des flancs duquel était une
grotte assez logeable, appelée caverne à Jean
Duguin ,• ce nom vient du père de notre compagnon
de voyage, chasseur intrépide, qui y
logeait dans les courses qu’il lit le premier sur
cette partie de l’intérieur de l’île.
Comme je voyageais en partie pour voir,,
et que les brumes me privaient dé cet avantage
, je proposai à ces messieurs de camper-
où nous nous trouvions, afin de ne traverser le-
fameux coteau Maigre où nous allions arriver .,,
que le lendemain matin, : il commençait d’ailleurs
à pleuvoir. Mon avis ne. prévalut pas f.
plût à Dieu qu’on l’eut suivi ! nous nous serions
épargné bien des inquiétudes.
Nous cheminions sur les bords d’un rem;-