A n X. ^ouvancourt m’avait apporté des échantillons.
B ru - D un cote, on voyait dans la paroi, une
«naire, excavation en caverne, dont des tas de laves
rouges et scorifiées remplissaient le fond ; mais
Vis-à-vis , un peu plus bas ; et juste par-dessous
l’endroit où j’étais descendu, j ’aperçus
un conduit étroit, irrégulier „ triangulaire ,.
qui fuyait en pente assez rapide vers! l’intérieur
du terrain. Les parois de ce conduit
semblaient assez unies; des scories pareilles à
celles de tout le cratère, en formaient• le sol
très-ineliné, et ces scories roulaient, au moindre
choc. L obscurité nous dérobait bientôt la vue
des profondeurs ou je n’osai pénétrer ; je
n entendis pas arriver des pierres que je lançai
dedans. J’en conclus que ce chemin s’étendait ,
au loin ; qu’il m’offrait en miniature la répétition
du trou à Deley ; et que , sans doute ,
dans 1 instant ou le petit mamelon volcanique
faisait son éruption, les matières qui s’y fondaient
y arrivaient encore pen liquides par le
creux comble oppose a celui-ci, et s’en échap.*-
paient par l’issue que j ’examinais. Cette issue
allait peut-être porter au loin un torrent
fondu, mais dont le volume devait être proportionné
à la faiblesse du volcan qui en était
la source.
J’avais déjà pensé, lorsque je vis pour la —■*
première fois le cratère Dolonitieu ; que les N
. , Brulaves
qui jaillissaient en gerbers de son centre; maire,
et qui après avoir circulé dans un canal, se
perdaient dans un des côtés de son limbe ;
j’avais , dis-je, pensé que ces laves étaient les
mêmes que celles qui ; se faisant jour sur le
flanc de la montagne, s’en échappaient deux
cents toises plus bas. Le trou à Delcy m’avait
confirmé dans cette idée ; le petit ' cratère
Ramond me la rendit évidente. Nous allons
revenir tout-à-l’heure sur ce point important
qui est la clef dé la théorie des éruptions des
volcans.
J’avais fait construire notre camp tout aù
bord de l’Enclos, pour jouir, pendant la nuit,
de la vue de la montagne enflapiméè. Nos noirs
«’étaient construit une autre petitè casé, à peu
de distance. Nous revînmes, excédés de fatigue1,
des cratères Ramond ; il y avait trois jours
que nous marchions par des chemins à peine
distincts , ou absolument inusités. Nous avions
parcouru tour-à-tour des terrains composés
de roches roulantes et désunies qui présentent
toujours quelques angles. Nous avions traversé
des espaces considérables, couverts d’arbustes
serrés, entre lesquels il fallait une peine infinie
pour se faire jour.