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Aw x. il ressemblait aii fruit dè l’inexpé-
F ri- rience d ’une terre trop hâtée de produire et qui
awe- ne lui avait pas donné une forme plus déter->
mutée, qu’aux végétaux deses fo rê ts ,e t qu’aux..
mollusques de ses eaux..
Telles furent les idées qu’enfanta mon imagination
pendant toute la. nuit qui suivit mou
voyage au faite du G r o s - Morne. Un jour
bleuâtre perçait à travers d’épaisses vapeurs,
qltanc] je commençai à m’endormir.
En quittant la grotte à le G en til, pour aller
au piton des Neiges, nous y avions laissé celles
de nos provisions qui ne devaient pas nous être
utiles. Pendant notre absence un détachement
de chasseurs vint an même lieu , attiré par nos
pfrs, q u i! avait, suivis depuis l’entrée du-coteau
Maigre. L e che f du détachement se garda bien
de rien, toucher de ce qui nous, appartenait ; et
respectant notre dépôt, qui était un titre de
p ropriété, il chercha ailleurs ùne retraite que
personne n’occupât : une caverne spacieuse ,
située à-peu-près vis-à-vis de notre antre , lui
en offrit une.
L e lendemain matin notre voisin vint nous:
v o ir , et nous apprit qu’il étoit depuis plusieurs-
semaines à la poursuite de quelques marrons *
mais que les brumes , qui duraient depuis
quelques jour s , suspendaient ses recherches. Je,
me fisrendre compte pàiicefehomme de tous tid
dêtails de son existence pénible e t nti»érable. Les: -
" • r , 1) • ’ Frf-» '
noirs qui Paccoittpagnaienl étaient u anciens
marrons qu’il avait a c h e t é s a fort bon marché y
et avant de les prendre, c eu x -c i connaissaient
tous les gîtes de l’île, et étaient très^utiles a leur
nouveau iiiaître qui les traita tres-bien, pour
découvrir leurs anciens camarades.
• Les- brouillards' étaient si épais», le teins si
humide , les ambayilles si mouillées y et la terre
sj glissante, que nous n ’osâmes noiis mettre
en route de tout le jour. L e thermomètre ne»
monta pas au-dessus de i 3 4;
L e 8, le teins ne nous parut pâs amélioré;:
mais nos provisions étaient" considérablement1
diminuées. Guichard assurait qüé les brumes
pouvaient s’accroître encore, parce que nous'
entrions dans la saison où elles couvrent sans
cesse les hauts. Il fut donc décidé qu’on partirait.
Jamais résolution ne fut plus promptement
prise et eiécutée. Nous nous mîmes sur-le-t
çhamp en route. Il ne nous fallut que quinze
minutes pour gravir la hauteur à laquelle nous
étions adossés, L e jour de nos malheurs, nous
avions mis une heure à la descendre.
Pour éviter tout accident, Guichard et Co-
çhinard furent* placés en tête, de la troupe ;
nous demeurâmes à la queue, ne voulant pas