et dans le coeur de la terre, tout ce qui leur
Bru- obstacle. Qu’un des côtés de leur prison
tawre. soit plus faible, elles le perceront bientôt, et
1 on verra jaillir du flanc du volcan un couvrant
de matières chauffées. Les laves quel-
qu’affluantes quelles soient , poussées par
1 action du feu qui les liquéfie et les dilate,
arrivant au cratère et y trouvant une issue ,
s ecouleront vers le lieu où. les premières se
sont fait jour ; elles leur succéderont sans interruption
, et l’éruption aura produit un
courant de laves plus ou moins prodigieux ;
ainsi se dégorge d’ordinaire une montagne
brûlante : c’est la marche la plus commune.
Mais il peut arriver qu’avant que les laves
qui sont élevées jusqu’au cratère , ayent pu
füser sur quelque point fragile, il ne cesse
d’en arriver d’impétueux torrens, qui, quelquefois
y ont leur source dans des volcans
plus élevés ; alors les laves liquides soumises
aux lois de tous les autres fluides, et comprimées
dans leurs canaux mystérieux par une
action puissante , s’élèveront en jets de feu à
des hauteurs relatives, jusqu’à ce que la pres-
sion ait cessé, ou se soit considérablement
affaiblie. Ces sortes d’éruptions paraissent
plus particulières aux volcans bas, tels que 1b&
Vésuve et les îles Eoliennes ; péut-être parce — —
que l’Ethna, infiniment plus grand et plus
haut, est le foyer principal de cette partie du maire,
monde, et que dans son sein existe le vaste
réservoir qui comprime, dans des canaux sous-
marins , les matières que rejettent toutes les
bouches ardentes de l’Italie.
Les crevassés qui ont donné passage à un
torrent de matières fondues , se comblent par
les dernières laves du torrent, lorsqu’il se refroidit.
Soit que le canal demeure profondément
encroûté de laves compactes , soit pour
d’autres causes encore inconnues, je crois être
fondé à avancer qu’il né sort jamais deux coulées
par la même issue.
Il peut arriver que dans une éruption , du
genre de celle que nous avons décrit d’abord ,
les laves qui se sont fait jour les premières, en
se refroidissant dans le canal où elles circulaient,
l’encombrent avant que l’éruption soit terminée
: c’était ce qui venait d’avoir lieu dans le
volcân que je visitais. La cime de la montagne
était en travail depuis un mois ; ses réjections
avaient comblé leurs canaux de décharge; il
était tout naturel de penser qu’elles avaient
été répercutées , si l’on peut s’exprimer de la
sorte ; et dès que je ne retrouvais plus les ruis