A n X
F r imaire
! d’échantillons. Ses feuilles blanchâtres avaient
quelque rapport avec celles de la sa ug e , dont
les créoles lui donnent le nom (1). On recueille
les jeunes pousses delà conyse dont il est question;
desséchées, elles ont une odeur agréable,
et on s’en sert pour fumer en guise de tabac*
J’avais le plus grand besoin de repos quand
j ’arrivai chez M. Nérac , qui me fit prodiguer
tous les moyens de réparer mes forces épuisées',
et de me délasser.
! (l) Conyza ( salvifolia ) , caule hérbaceo , subsimp
l i c i j f o l i i s semiamplexicaulibus , lanceolato-oblongis,
tomentosis, integerrimis ; caliçibus scariosis. N. I
La tige de cette conyse est droite, et acquiert d’un
à trois pieds de hauteur. Dans sa jeunesse, elle est
garnie de feuilles d’un vert blanchâtre , longues de
cinq à six pouces/larges d’un au plus, très-entières,
aiguës, un peu rétrécies à leur base, semiamplexi-
caules, douces au toucher, et répandant une odeur
agréable quand on les froisse.
Je n’ai pas vu les fleurs de cette plante ; mais les
vieux pieds desséchés que j ’ai examinés m’ont fait
connaître qu’elles étaient grandes , nombreuses , solitaires
, sur de petits rameaux qui donnent à l’extrémité
de la tige l’aspect d’un grand panicule. Les calices
sont luisans ; leurs écailles demi- scarieuses sont très-?
nombreuses, longues, linéaires et aiguës.
C H A P I T R E
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C H A P I T R É X X I I I. . . Frimair
«.]
D e p u i s m o n d é p a r t d e l a r i v i Ê R e
d ’A b o r p j u s q ü ’a Mo n r e t o u r a
l ’ I l e -D E -F r A N C E . .
J e passai la matinée du 9 à mettre en ordre
les plantes , les minéraux et les notes que j ’a vais
recueillis dans mes dernières excursions,.
Jouvancourt etDéjean étantvenus au-devant de
m o i, nous partîmes de chez M. Nérac après le
d în e r , pour nous rendre au quartier. L e tems
paraissait toujours devoir être très-mauvais
dans les hauts , tandis qu’il faisait clair, sec et
très-chaud sur toutes les pentes de Saint-Pierre.
Lorsque les Portugais découvrirent l’île de
Mascareigne, il y a lieu de croire que c ’est à
Saint-Pierre qu’ils abordèrent; et de là le nom de
R iv iè r e d ’A b o rd donné au torrent qui traverse
la paroisse. Ce torrent est mainienant presque
toujours à sec ; il taut des pluies considérables
pour l’alimenter, tandis que certains habitans
disent l ’avoir vu autrefois toujours plein d’eau.
Dans ce tem s , il y avait à son embouchure un
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