Aî fX ces arbres vigoureux s’élever d’un sol éblouis-
S,ant’ d°nt aucune autre P^nte ne tempère
re- l ’éclat par son ombrage, et ne diminue la chaleur
brûlante.
Nous pensions ne connaître personne à Saint-
Leu , dont les habitans sont, d it-on , loin d’étre
âussi hospitaliers que ceux du reste de l’île ;
aussi nous étions-nous proposés de dîner à une
mauvaise auberge, qui est la seule qu’on trouvait
alors dans tout le p a y s , lorsque le hasard
conduisit nos pas devant la porte d’un ami de
-Jouvancourt qui nous reconnut, nous appela
et nous offrit sa table.
L e café de Saint-Leu e s t, d it-on , le meilleur
de l ’île. Tout le quartier en fournit abondamment*,
et c ’est ici que sont les plus grandes
fortunes. On ne sera plus étonné si c’est aussi
à Saint-Leu que toutes les portes soient fermées
aux voyageurs et aux malheureux.
En quittant la paroisse et la plage éblouissante
, le chemin remonte par diverses sinuosités
sur l ’escarpement que nous avons quitté en ar*
-rivant à-Saint L'éu y et qui se rapproche de nouveau
de la mer pour en former là rive.:'L’escarpement
esta pic et bien plus haut, pareil à celui
qui circonscrit le village, formé de couche^
minces de diverses laves, crenelé par des ra -
vines plus ou moins profondes, qui figurent“
des V sur son sommet.
A la pointe des Chameaux, c’était un fracassement
horrible ; on eût dit le champ de bataille
des Titans après leur défaite : des monts
de laves, des rocs de plus de quarante pieds
cube d’une seule p ièce , jetés les uns sur les
autres, couvraient la côte. L a plupart étaient
suspendus, menaçans , et de grands interstices
permettaient au jour de pénétrer entre leurs
côtés. Je me fatiguai long-tems l ’esprit pour
chercher la cause d’un tel désordre, mais je ne
pus la concevoir, car ces masses ont la forme
des galets, et l ’on dirait qu’elles ont été roulées.,
si leur énormité n’écartait tous les soupçons
qui pourraient naître à cet égard,
Nous traversâmes l ’une après l ’autre la petite
et la. grande ravines;, les encaissemens de ces
dèux torrens sont très-considérables; le sol
qu’ils coupent est encore plus se c , plus dépouillé
et plus pierreux que tout ce que nous
avons vu.
On distingua dans le cours de la grande ravine
, et au point où elle cesse de circuler dans
les lieux très-élevés, un vastë évasement qui
me rappela le Chaudron. C ’est un trou en cône
renversé, qui est peut-être la trace d’un ancien