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A n x " C ’est à cette époque que l’on lisa it, dans
¿Nivôse. presque tous les papiers - nouvelles, l’histoire
de la chute des pierres célestes : les uns la traitaient
de fable absurde ; d’autres ne doutaient
p as de sa réalité ; de plus sages attendaient dès
-faits- incontestables pour être convaincus, mais
t í’en niaient pas la possibilités M; Descdmbesme
raconta à ce sujet que , quelque teins avant
notre arrivée,toutes les daines du pays se promenaient
par un beau clair de lune :• la promenade
habituelle est sur le port ; d’où l’on
distingue la mer avec un horizon pur et immense.
Tout-à-coup on aperçut venir de l ’ouest
une nue comme lumineuse ; qui-, aÿarit crevé
avec une explosion très-forte ,r màïs pM^soiirdë
que celle d’un canon, laissa voir un beàu globe
de feu , parfaitement sphérique en apparence
et qui semblait avoir un pied de diamètre. Dans
l ’instant où il se dégagea de la nue qui‘ l ’aVait
apporté , il pouvait être à une demi-lieue de la
côte Vers laquelle il se dirigea en r s’abaissant
toujours jusqù’à l ’instant où il parut être tombé
sur l’île aux Tonneliers. Plusieurs personnes
de Sainte-Suzanne et du champ Borne a Bourbon
, disent avoir vu le même jo u r , et à pareille
heu re , un point lumineux dans les airs, q u i,
par la direction dans laquelle ils l’avaient dis-;-
tingué, ne pouvait être que le globe de l’île aux As Xn
Tonneliers. Nirase^
Je ne sais par quel instinct secret il me
vint dans l ’idée que cette pierre étrange dont
MM. Hubert et Berth paraissent s’être tant
occupés, î devàît être le résultat du globe de
feu:que tout le monde m ’attestait avoir vu. Pendant
cinq ou s ix jour s , :je visitai tous les murs
de l’île aux Tonneliers , pierreïàr p ie r re , marquant,
lâ plupart.; de .celles qui avaient passé'
sous mes y e u x , pour né pas y revenir. Enfin,
je trouvai troismorceaux y d o n t l’ün gros
comme un: melon , que je nêc[pus retirer düf
mortier , et les deux autres, ;du; volume d’Une*
ërange, que j ’obtins aisément ; ces- trois blocs
avaient été évidemment séparés :lés uns des
autres ; ; leur cassure était rouillée, niais leur-
surface extérieure d’un côté présentait comme?
certaines; : laves , une teinte sombre , polie e t
bosselée. Leur cassure fraîche, comparée depuis
avec celle des pierres atmosphériques tombées à
Laiglejét ailleurs , m’a convaincu de l ’identité
de ces pierres, recueillies si loin les unes des
autres. , - ?
,Si la physique présente un fait extraordinaire
, et qui semble d’abord tenir du merveilleux,
c ’est bien celui dont je trouvais une
preuve. Qu’est-ce que ces masses incompara