A n X.
BruÛïaire.
en 1775, La cime de fa montagne paraissait
s’être affaissée; le cratère Bory était cependant
plus élève qu’il n’est à présent, ét l’ancien
cratère Central avait disparu : à-peu-près au
dessous du lieu qu’il occupait, était im autre
cratère avec des rebords, et d’où sortaient le
feu et la fumée.
Dans la Figure <SÔ, Ion est tenté de croire
qu’il n’est plus question de la même montagne;
elle a été dessinée en 1789 par M. Patu
de Rosemond; à qui mous en sommes redevables,
ainsi qüè de la suivante. Ici -, iM affaissement
oblique a fait de. tout le sommet de la
montagne un plateâu incliné vers la mer, et le
cône est tronqué dans les deux tiers de sa bau-
leur, ■On ne voit pas d’apparence de èratère ,
parce qtoe des coulées, qui s ’en sont échappées
èn abondance dam l ’infeûant de la >grâftdé êi*up'-
Hioû ;cpid^«t-;lieô.ssaoete'TÂÆst ont élevé
les bords du côté où nous voyons la montagne;
des fumées cependant prouvent que deux
bouches agissent en silence, et préparent un
terrible rnOüvernent. .
La Figure 4e nous présente un grand changement.
La montagne ia prodigieusement perdu
de la Jiauteur qu’elle avait en 1760; le cr-atère
Bory est le point le -plus élevé;de ’mamelon
( 21 )
Central commence à croître, mais il n’a pas
encore atteint la hauteur que je lui trouvai.
Pour le cratère Dolomieu, à peine vient-il de
naître ; une fissure s’en échappe sur le flanc
de la montagne ; il ne pousse que quelques fumées
: c’est alors que M. Berth le visita.
Dans l’état actuel, le mamelon Central plus
élevé qü’jl ne l’était en 179 1 , semblerait indiquer
que le faîte des volcans s’abaisse et
s’élève tour-à-tour ; on le voit au Vésuve, qui
est plus à portée des observateurs ; et il y a
tout lieu de croire que la cime de la montagne
de Bourbon tend à la même révolution. Si elle
s’opère dans les siècles, à venir, les cratères que
j ’ai visités , seront encroûtés par des laves qui
e Ut a montagne jusqu’à l’affaissement
futur. Dans les parois du cratère d’alors on
observera des açeidens, dont on ne pourra se
rendre raison, parce qu’on n’aura pas connu
tous les états par lesquels aura passé la montagne
; et combien de fois des formes nouvelles
auront ete englouties par de nouvelles formes i
Que ceci ne soit pas pris pour un fait concluant,
en faveur de leur opinion, par les
personnes qui veulent que l ’action des volcans
a exerce à leur sommet, et à travers des monts
pjséexistans. il serait facile de leur prouver
An X.
Brumaire;