An x. uiiers letchis qui avaient parti dans leur
pr;_ quartier. Je trouvai les letchis délicieux : la
maire- saison de ces fruits n’est malheureusement
pas assez longue. Quoique sans espoir de les
voir jamais croître , je plantai tous les noyaux
aux environs et sur la plaine des Gaffes.
Partout j ’aurais revu MM. Hubert fils et
Le Gentil avec bien du plaisir ; mais le lieu
sauvage du rendez-vous donnait encore plus
de charmes à l’entrevue : aussi, fis-je diligence
pour être bientôt rendu au piton de Villers.
Hubert et Le Gentil étaient accompagnés
de quatre nègres chargés de provisions, et de
trois créoles chasseurs, dont l’un, nommé
Jean Duguin, connaissait parfaitement les
lieux les moins fréquentés. Il avait demeuré
treize ans dans ce désert, vivant, comme un
marron , loin de l’habitation des hommes ,
et y était devenu presque sauvage. Ce créole
très-brun, maigre et d’un air farouche, avait
dans le regard une expression particulière de
franchise, à laquelle ses sourcils, sa barbe
et ses cheveux blancs ajoutaient un air de
noblesse.
Je renvoyai ma monture à la rivière d’Abord :
nous allions quitter les chemins frayés, pour
nous enfoncer dans des solitudes.
Commq
Comme nous nous trouvions trou de vivres. —
«A. n
Hous commençâmes par un grand déjeuner Fri
afin de consommer la valeur d’une charge de maire4
noir. Nous partîmes de suite après; le tertis
était superbe.
Pour se rendre au piton des Neiges" que
dans le beau tems, on distingue depuis la plaine
des Cafres , en quitte le chemin qui traverse
ce plateau, et 1 on s enfonce dans l’ouest, par
une pente assez douce, sur un terrain que
couvrent des couches serrecs de bruyère visqueuse
et de plusieurs autres petits arbustes,
ou des bosquets de grandes bruyères , de millepertuis
à fleurs jaunes ,tthubertes, eh un
mot, de toutes les sortes d’ambafilles:
Le lichen des rennes (t)\ le centre-rage (2)
et plusieurs autres cryptogames d’Europe sont
très-communs ici.
Le sol est formé de scories décomposées,
parmi lesquelles on trouvé des blocs très-bien
conservés de ces substances volcaniques en
apparence , si faciles cepëttdafit â détrüiré.’
Souvent la route n’est pas. tracée. Après
(1) L ich en rangiferihus. L. * A lpes tris. £ S y lva-
Èicus* ; r'T ,,.• ï À ,*•
(2) Lichen caninuSf L.
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