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flaire,
objets de revenu qu’ils voudront retirer du sol.
L e voisinage de Madagascar offre dë telles ressources
en r i z , que Mahe peut s’y approvisionner
facilement. Mais il en résulte une dépendance
absolue de Mahé envers Madagascar, dë
sorte que cette île ne sera jamais d’une grande
importance pour la F ran ce , tant que nous ne
posséderons pas celle dont elle doit tirer ses vivres.
II sera toujours aisé à une puissance forte
de sa marine, d’établir des croisières autour des
Sechelles et de les prendre par famine, surtout
si nos forces navales demeurent en Asie ,
inférieures, ou seulement égales à celles des
Anglais,
Dans la dernière guerre, les Anglais vinrent
croiser devant Mahé. Nous y avions alors quel-
ques familles de blancs, venus de Maurice;
avec les esclaves, la population du pays ne passait
guère trois cents personnes ; quelques mauvaises
batteries protégeaient la çôte :il fut donc
aussi aisé de s’emparer des Sechelles qu’il l ’avait
été d’y venir. Cependant comme l’ennemi sentit
qu il ne pouvait pas plus que nous conserver
des îles ouvertes, où il «’était question que do
paraître pour conquérir, il consentit à faire u«
traité avec une espèce de gouverneur, que 1$
général Malartiç avait envoyé*
Les îles Sechelles devenaient franches en x .
vertu de la capitulation ; il ne devait être permis Fri-
à tous les pavillons d’y aborder, et aucun d’eux mair
ne pouvait faire d’insulte à l ’autre à la vue de
Mahé, Les Anglais-; dès qu’il a été de leur intérêt
de le faire, n’ont pas plus observé ce traité
que tant d’autres.
Il y avait quelque tems que les Sechelles
jouissaient de la paix et de leur espèce de neutralité
; au moyen de ce repos ; elles devenaient
assez florissantes, leur population augmentait ,
les Anglais même, en y relâchant, y jetaient
une sorte ¿ ’abondance. Cet état de prospérité
naissante ne pouvait être connu en E u ro p e ,
puisqu’il avait commencé depuis que la métro*
pôle n’avait plus de nouvelles des mers de l ’Inde ,
et l’ignorance nécessaire où le ministère des
colonies se trouva de la situation de Mahé, fut
la cause de sa ruine.
L a conspiration du 3 nivêse an IX ayant déterminé
lè gouvernement à éloigner du territoire
européen, les prévenus de cette conspiratio
n , le lieu "de leur déportation fut fixé aux
Sechelles, qu’on croyait des rochers tout à fait
incultes. Peut-être pensa-t-on qu’ils en fertiliseraient
la surface, que s’y attachant à des possessions
qu’ils auraient créées, ils deviendraient