~ v trouve de l ’eau, de la terre A à cultiver * une n x. 1
Floréal.assez bonne rade; la côte est poissonneuse. Ces
avantages réunis mériteraient à Tristan-d’A -
cunha, même dans l ’état actuel des choses*
une certaine attention.
Ne pouvant sortir de la ville, ni parcourir
le pays, le plus mortel enriui s ’empara de
moi. Je crois en vérité que s’il m’eût fallu demeurer
quinze jours ainsi en prison , dans un
pays dont je me figurais l’intérieur si curieux
pour un amateur de géologie, je serais tombé
malade. Je ne pouvais m’occuper de r ien , mon
esprit courait les champs; il me tardait de partir.
Pendant tout le tems que je dèmeurai a
Sainte-Hélène, il fit ün tems clair et superbe.
Je fus d’abord surpris que la chaleur ne fût
pas plus forte dans là v i lle , dont les maisons
sont d’une blancheur éblouissante: mais je vis
ensuite que la disposition du vallon où elle est
b â tie , y occasionnait sans cesse un courant
d’air, dont il résultait une fraîcheur salutaire.
On m ’assura que dans l’hiver le froid était assez
v if au centre du pays ; au reste , les pluies y
sont fortes et fréquentes dans cette saison,
et l’on peut en juger par les sillons que leurs
eaux ont tracés en beaucoup d’endroits.
L e capitaine m’ayant prévenu dès la veilla
T 5 i 9 ) ,
qu’il comptait partir le i 5 , je me rendis à Aii
bord après midi ; quelques officiers anglais avec HoréaL
lesquels nous avions fait connaissance, nous y
accompagnèrent. Ces officiers étaient dans l’Inde
depuis la guerre ; ils retournaient en Europe
par le vaisseau de compagnie, que nous
avions vu sur le banc des Aiguilles. On ne se
figure pas les idées extraordinaires, absurdes, et
plaisantes tout à la fois, qu’ils avaient prises de
notre révolution. Ils avaient d’abord parü tout-à-
fait étonnés de me trouver une figure humaine ,
sous l’habit national. Ils finirent cependant par
me prendre en grande affection.
A six heures et demie on leva l ’ancre, et par
un assez bon vent de sud. L a nuit nous déroba
promptement la vue de l ’île que nous quittions.
L e tems ne cessa d ’être très-beau durant
toute la fin du mois de floréal ; la chaleur devenait
tous les jours plus forte. L e 20 , de 20
grand matin, l ’on aperçut quelques oiseaux ;
à m id i, on en vit beaucoup , et bientôt
après, on découvrit la te r r e , vers l ’ouest nord-
ouest. C ’était l ’Ascension. J’en dessinai la vue
vers six heures, comme nous n’en étions qu’à
nsix lieues environ (1).
(1) L’Ascension, prise de six lieues en mer. Pl. LU I ,
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