A n X.
Brumaire.
regret ; je m’imaginais que , si j ’eusse eu toué
les moyens nécessaires, j ’aurais peut-être pu
pénétrer dans un laboratoire volcanique.
Après avoir parçouru long-tems les scories
les plus désagréables , franchi bien des crevasses
et descendu assez long-tems, nous
nous trouvâmes à huit cents pas d’un petit
soupirail qui était entre nous et la pointe de
Tremblet. Une fumée abondante et blanche
sortait de son sommet ; du reste, nulle trace
de la coulee que je cherchais : ce n’est encore
qu après une demi-heure de marche que je
remarquai que nous étions sur des scories
extrêmement après et sonores, couvertes, dans
toutes les faces inférieures de leur masse, d’une
poudre blanche ; et d’entre lesquelles s’échappait
, sur une étendue considérable, une fumée
tres-epaisse, un peu plus chaude que l’at-
mospherè. J’avais d’abord pris cette fumée
pour un brouillard ordinaire. C’était ici évidemment
la lave dont nous avions vu de loin
les ruisseaux, et qui s’était figée.
Quant aux vapeurs aqueuses qui s’en élevaient
, on ne doit pas les regarder comme un
produit des laves elles-mêmes. Il y a lieu de
croire que ces dernières , coulant toujours sur
un terrain plus ou moins humide , dilatent
l ’eau qui y est contenue , et la réduisent en An x„
vapeurs , d’autant plus abondantes, que l’hu- Bru-
midité du terrain aura été plus considérable, ma
et que la chaleur du courant, qui est en raison
de sa masse, aura été transmise à une plus
grande profondeur. Aussitôt que la lave commence
à se refroidir, et que le retrait y
opère des fentes et des crevasses , les vapeurs
qui se sont formées au-dessous , trouvant alors
une issue, s’échappent par les crevasses, et
deviennent visibles : c’est pour cela qu’on ne
voit sortir de fumée des courans de matières
fondues, qu’après leur refroidissement.
Ces vapeurs aqueuses se chargent d’acide
sulfurique , qui, avec la partie calcaire des
laves, produit cette poudre blanche dont nous
avons parlé. Cette substance laisse sur la
langue le goût du plâtre 5 elle est évidemment
gypseuse.
Le trou à Delcy et l’un des cratères Ramond
nous avaient confirmés dans l’idée que les
matières fondues et élevées jusqu’aux cratères
des volcans, cherchent nécessairement, en
raison des lois de la pesanteur , des issues
par lesquelles elles puissent redescendre vers
le centre de gravité j c’est en faisant ces tentatives
qu’elles fondent de proche en proche f