L e 2x mars, à l ’entrée de la, nuit, j’aperçus,
unelueur sans fumée qui sortait du cratere ; ell©
paraissait avoir plu a de surface que l’orifice de
cé cratère, duquel je crus qfi’il allait etre vomi'!
de la lave.
L e 22, nous vîmes tous une grande lumière
bien au-dessous du cratere (1), vers la mer ; je
ne doutai plus qu’une éruption n’allât avoir lieu,
e t je me proposai d’aller l ’observer de près.
Cependant j ’étais bien, éloigné, de. penser que
le s laves pussent parvenir à la mer avant quinze
jo u r s , pareé que je supposais qu’elles étaient
sorties de la bouche même de la montagne.
L é 36 , des liabitans qui allaient à Saint-
Joseph furent forcés de revenir ; ayant trouvé
la lave rendue à la m e r , je me décidai à partir,
su r-le-champ , et le 1er avril j ’étais rendu sur
le bord de cette coulée.
Dès que je fus au bord du Bois-Blanc, et que
je pus découvrir l ’Océan, je remarquai , ainsi
et s’en étant formé une idée juste, avait conclu de là
cessation des signes dé travail dans le cratère, un»
répercussion dont nous avons démontré lés causes au
chap. XX.
(i) C’est toujours lé cratère Dolomieu dont il est
question, quand M. Hubert parle du cratere.,
t )
que je l ’ai toujours observé lorsque la lave
Coule à la nier, que jusqu’à 200 toises environ
du rivage-, l ’eau était d’üri vert jaunâtre, pas
Uniformément, mais par nuances irrégulières;
Plus près de te r r e , et le long de la cô te , il y
avait une baiide d’une écume de couleur aurore
foncée.
J’ai fait toüt cé que j’ai pu pour recueillir de
cette écume, mais elle ne parvenait à terre
qu’après avoir passé par lé brisan de plusieurs
lames.
Cette couleur de la riiér et la bande d’écume
Se prolongeaient le long de la côte à plus d’uné
lieue du côté où nous étions , quoique ce fût
contre lèvent. J’ignore où portaient les eourans;.
Nous mîmes 2S minutes pour nous rendre
du bas du Bôis-Blaric jusqu’à la coulée; nous la
trouvâmes né versant des laves à la mer que
du fond séulement, et pas en grande quantité.
Je la prolongeai en montant 5 et y à1100 toises à )
peu près de la côte, je trouvai un autre courant
qui s’avançait lentement chargé de scories.,
Je vis clairement du point ou je me trouvais,
que l ’éruptioii së faisait au pied de la mon^
tagne (i),dans un petit enfoncement. Jen’enétais
(i) G’est-à dire du grand cône, ott presqu’au niveau
Y s