i l me serait plus facile de vous indiquer le Tien
■de la sortie de la la v e , et les différens courans
q u e lle a formés , oe que .j’ai tracé en crayon
rouge : c’est du moins ce que je voyais le a avril à
une heure l’après-midi. Il paraît que la lumière
que j ’avais vue sortir au cratère le 2! mars, n ’était
point l ’effet de- la lueur vomie par cette
bouche, ou du moins qu’elle n ’en a-pas rejeté
assez pour former un courant, puisqu’elle n’a
point paru sur la montagne-, ni sa lumière sur
les nuages.
Avant et après l’ écoulement dès laves que
j ’ai observé, le cratère n’a cessé de donner de
la fumée, mais p e u , et de la couleur de celle
qui suit les éruptions si différentes de* celles qui
les précèdent. . *
Quoique je vous aie beaucoup parlé de la fu*-
mée de la lave quand elle arrive à la m e r , dans
mes précédentes lettres , je reviendrai encore
à celle-ci après avoir achevé ma relation.
J’avais porté un électromètre de Saussure j
je l ’ai mis en expérience aussi près possible de
la lave en fusion sans lui faire courir les risques
de fondre la cire d’Espagne qui le garnit. Les
boules ne se sont pas éloignées du tout.
J’ai regretté que les cheveux de mon hygromètre
de Saussure se soient rompus , et de n ’eii
»Voir pas de préparés pour le remonter. Il y
avait long - tems que je voulais m’assurer si
la fumée faible et basse des laves en fusion
contenait de l ’e a u , comme le dit le père Della-
Torre (1).
Vous savez que je me proposais de suivre
l ’effet de la lave en stagnation dans dés espèces
de bassins qu’elle pourrait remplir dans sa route,
parce qu’il me semble que c ’est lorsque la lave
est ainsi stagnante qu’elle forme les laves poreuses,
et que c’est en multipliant ainsi son
volume , qu’elle soulève de grosses masses ,
•omme la butte Hamilton que je vous ai fait
remarquer, et qui, depuis long-tems, est pour
moi un sujet de méditation (2). Il ne m’a pas
malheureusement été possible de rien trouver
dans la marche des courans qui pût favoriser
ce projet d’observation ; la nature de la lave
que je vais décrire, s’y opposait aussi.
Vous savez que la Belle coulée du Retour est
vqiie | et qu’on y marche comme sur un p a vé ,
et cela depuis la montagne (5) jusqu’à la mer ;*
eh bien , la dernière éruption qui la longe et
- (1) Notes sur Hamilton.
( (2) Voyez chap. X Y I , p. 333.
(3 ) C’est-à-dire depuis la base du piton Crac.