guère plu« qu’à une demi-lieue à peu près ; je
pus remarquer à la vue simple , et encore
mieux avec une longue-vue, que la matière
sortait de plusieurs sources , dont la plus forte
me paraissait être au plus bas possible de la
montagne. Les autres semblaient à 10 et i 5
toises au-dessus. Je résolus de me rendre jusqu’à
elles 5 mais , le soleil étant cou ché , je
remis la partie au lendemain.
Je passai la nuit dans la caverne au bas du
Bois-Blanc. L a fumée et les nuages éclairés par
la lave nous faisaient paraître le ciel en feu :
l ’on y voyait comme en plein jour. J’avais pour
compagnon de voyage le plus jeune des fils de
mon frère.
Dès avant le jour* nous étions rendus au
même endroit que la veillé aù soir, étnous montâmes
par la coulée superbe que vous avez
appelée du R e tour (1). Tout me favorisait au-
delà de mes espérances.
A i 5o toises environ des sources de l ’érupde
ce plateau nommé Y E n c lo s /et sur lequel le cône
s’élève.
(i) C’est la coulée dë 1787, dont il a été question
aux chapitres X X I I I -, p. 220, et X Y p . 206 et suivantes..
tion, nous rencontrâmes un nouveau courant
de matières fondues qui descendait avec impétuosité.
Il coulait sur la lave des jours préeédens;,
qui était encore chaude, mais dont la marche
était suspendue. Ce nouveau courant entraînait
avec lui des scories, et charroyait aussi de
grosses masses de laves anciennes mêlées aux
gratons modernes ; sa v ite s se , après avoir
vaincu tous les obstacles et- s’être formé un
l i t , était pareille à celle de nos rivières débordées
; sa largeur était de 3o toises au plus.
Dans les terrains unis, le courant, toujours
couvert de scories, formait bassin; mais s’il se
trouvait de grosses pierres ou des irrégularités
dans les terrains en forte p en te , on voyait là.
les mêmes ondulations que les mêmes causes
produisent dans nos rivières rapides.
Les grosses pierres n’étaient pas toujours
entraînées; j ’en ai remarqué deux qui ont tenu
dans le milieu du courant, en pente ; elles n’ont
pas même remué ; e t la partie qui était
au-dessus de la surface de la matière, pendant
deux heures que nous demeurâmes, ne parut
éprouver aucune altération.
Après avoir examiné quelque tems ce couvrant
, nous continuâmes notre route vers les
sour ces, qui n’étaient plus très-éloignées f nous