'^N x n’est pas ainsi que tombent les pierres célestesV
Jbîivôse. ^ paraît que toutes les pierres atmosphériques
observées récemment, sont arrivées vers
nous pénétrées d’une extrême chaleur, et en
décrivant une courbe dans le sens de l ’inclinaison
magnétique ; et c’e s t, en effe t, les phénomènes
qui doivent nécessairement accompagner
leur chute, dans le cas où l’explication,
que nous donnons de leur origine seîàit vraie.;
E n effet, si la terre était comme la lune, uni
globe stérile, épuisé et sans atmosphère; uni
corps quelconque, lancé d’un point de sa surface
à une distance suffisante , pour circuler,
dans son pourtour , devrait retomber précisément
au point d’où il serait parti. Mais pour les
pierres célestes , notre épaisse atmosphère fait
le même effet que l ’eau pour les rayons lumH
iieu x quand ils y pénètrent. Leur direction est
réfractée, si l ’on peut s’exprimer ainsi;cependant
le changement de direction nécessaire qu’éprouvent
les pierres tombées du ciel, en passant
d’un milieu plus rare dans un milieu plus dense,
ne peut empêcher qu’elles ne continuent à décrire
une courbe pendant laquelle elles éprouvent
un frottement violent, dans une atmosphère
capable de briser leur course ; de ce frottement
naît la chaleur, dont la surabondance les rend
si souvent lumineuses.
Cependant l’ardeur de la température était in 4
. » , • 1 An X*
supportable au portN ord-Ouest; jem ytenais le .
moins possible, l o r s q u ’ u n e incommodité, legere
en apparence, m’y rappela, pour tacher de me
guérir par le repos ; c ’était-ce que dans le pays
on nomme bourbouilles. Les bourbouilles soxit
de petits boutons résultans d’une éruption mil-
lîâire ; ils sont rouges et couvrent quelquefois
tout le corps ; pleins d’une humeur a c re , ils
causent des picotemens horribles ; pendant, un piu_
mois, ces picotemens ne m’ont pas permis une V10se*
heure de bon sommeil, ce qui m’avait épuisé. Je
profitai de là vie sédentaire à laquelle je fus ré duit,
pour rédiger définitivement ce Voyage,
e t mettre au net mes .cartes et mes dessins.
Pendant ma retraite , j ’avais aussi disposé les
matériaux d’un Mémoire sur l ’Inde et sur les
établissemens des Français en-delà du Cap de
Bonne-Espérance ; mais je n’y mis pas la dernière
main , parce que mes idées à ce sujet
étaient trop différentes de celles qu’on a généralement
en France, et que par conséquent mon
travail n’eût été qu’un livre imprimé de plus
et sans utilité. Beaucoup d’habitans éclairés de
l ’Ile-de-France, auxquels j ’ai communiqué cette
partie de mes essais, m’avaient cependant beaucoup
encouragé par leurs éloges , et me famé-“
pjrent des notes curieuses^