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A n X l’état o ù je l’avais laissé. Pour le cratère Do-
Bru- ^om^eu > ü s’était prodigieusement accru ; le
»aire. Jiéu où j’avais passé la nuit du 7 au 8 brumaire
, ainsi que toutes les parties de la montagne,
qui alors était interceptée entre le
cratère et des fissures concentriques dont il
sortait des vapeurs , étaient écroulés. La
bouche du volcan présentait une vaste chaudière
de plus de deux cents toises de diamètre
(1), pleine, jusqu’au bord, de matières
fondues , assez fluides pour former des vagues.
Au centre et là où j ’avais vu’ les gerbes du
6 brumaire , s’élevaient en dôme et retombaient
sur eux-mêmes, des flots de laves liquides
et en incadescence, tandis que toute la
surface de la chaudière était un peu ternie
par une couche de scorie fort mince. Le jour
cette couche paraissait noirâtre ÿ mais dans la'
nuit elle »laissait; percer une certaine lumière.
Des fentes en zig-zag, pareilles aux carreaux
de la foudre, très-multipliées , et à-peu-près
disposées comme les rayons d’une circonférence,
gerçaient la croûte scorieuse qui suivait^
une espèce de mouvement d’ondulation concentrique.
( 1) Pl. XLY1I. Seconde Vue du cratère Dolomieu.-
De
De petites gerbes de feu s’élevaient de téms ~— r
en tems en divers endroits de la surface du .
cratere. Gelles-ci bien moins considérables que maire¿í
le jet central, montaient souvent à une grande
hauteur, et produisaient alors urt effet magnifique
; lancées comme des fusées perpendiculaires
ou obliques, elles m’effrayèrent d’abord^
parce que je craignis que les matières qui les
composaient ne nous atteignissent. Il n’était
plus tems de rétrograder, il était nuit, et nous
étions environnés de fissures profondes dans
lesquelles nous eussions couru risque de nous
précipiter. D ’ailleurs, les éclats que quelques-
unes de ces gerbes lancèrent jusqu’à nous,
n étaient qué des petite morceaux d’une espèce
de scories qui couvraient la chaudière, et dont
nous avions trouvé de nombreux fragniens
sur toute la montagne. Ces fragmens étaient
presque sans consistance et se réduisaient en
poussière sous les doigts 5 leur surface était de
couleur puce, vernissée et polie • l’intérieur
était spongieux, brillant^ avec des reflets
métalliques les plus beaux :,j’y reconnus tous
les caractères d’une espèce particulière de verre
de volcan j ce qui m’aida à me rendre raison
de la formation de ces filets capillaires et
titreux qUe jusqu’ici on n’a trouvés que sut