était couché quand nous arrivâmes à son habitation
vers huit heures et demie du soir.
Ses gens nous reçurent et préparèrent un bon
souper, des bains de pied et de bons lits dont
nous sentîmes, tout le prix.
Déjean qui s’était blessé au pied dès les
premiers jours du voyage, et qui avait négligé
son mal, fut obligé de renoncer au projet de
.visiter les Salazes ; il descendit au quartier avec
Jouvancourt. Je passai seul toute la journée du
2 chez M. Nérac, pour y mettre en ordre mes
jrécoltes et mon journal.
C H A P I T R E X X I . maires
E x c u r s i o n a u P i t o n d e s N e i g e s ,
C r a i g n a n t que M. Hubert fils et se»
compagnons de voyage n’arrivassent avant moi
au piton de Villers, et qu’ils ne fussent inquiets
de ne pas m’y trouver ; j ’expédiai les
noirs dès la pointe du jour, dans la matinée
du 4. Je ne gardai avec moi que mon domestique
Alexandre. ,: . —
Sous prétexte que j ’allais parcourir ses domaines
qui s’étendent dans les hauts, M. Nérac
toujours magnifique voulut, comme à mon.
précédent voyage , se charger des approvi-
sionnemens de ma troupe, et ils furent si
bien faits, que les esclaves gémissaient sous
le poids des mets, des viandes et des meilleures
liqueurs : ils ne s’en plaignaient pas ,
car ils étaient bien sûrs d’en avoir leur part.
L ’horizon devenait sombre et le ciel semblait
menacer de se fondre en eau ; mon hote
me conseillait de remettre mon voyage au
lendemain ; mais , malgré la pluie qui com-v