An x le Cap; rien n ’était, disait-il, comparable aux
Floréal. ressources (pie le s navires anglais allant dans
l’Inde, ou revenant en E u ro p e , pouvaient y
trouver. lia garnison, ajoutait-il, allait à plus de
quinze cents hommes, et la population à dix
mille etc. etc.
L e commodore me parut moins enthousiasmé
de l’île-où il n’était qu’en passant; il me
dit même qu’il n ’avait vu dans le centre du
pays que de vieux cratères détériorés, beaucoup
de quartiers de monts fracassés bien nus,
et qu’il lui tardait beaucoup de partir.
Quoi qu’il en soit du rapport du colonel de
génie, il paraît que Sainte-Hélène a tout au plus
deux lieues dans soir grand diamètre, et que la
garnison était quand j ’y touchai, de six à huit
cents hommes. Je n’ai pas pu juger de la population,
mais je gagerais qu’elle n’excède pas
trois ou quatre mille ames; je ne me souviens
pas où j ’ai lu qu’avec les troupes elle allait à
sept ; c ’est encore beaucoup trop.
Il y avait un piano dans l’appartement où
l ’on passa après le dîner; m’en étant approché,
je feuilletai quelques papiers de musique qui
étaient sur le rebord d’une croisée voisine.
Aussitôt le gousvemettfme demanda si j ’avais de
la voix, et m’assura que ses filles chantaient trèsbien;
elles avaient de si jolies bouches et de si 7*
, . , , , An x.
beaux yeux , qu’en vérité j ’étais très-disposé Floréaif
à le croire. Je pris donc la liberté de les prier
rie se faire entendre ; elles y consentirent à
condition que je chanterais ; il fallut faire Ce
qu’elles voulurent. L ’ une d’elles chantait fort
bien , quoiqu’un peu dans la vieille manière ;
elle avait un genre de voix, que j ’aurais deviné à
son regard paisible et langoureux toüt-à-la-fois.
Comme il était tard quand nous sortîmes de
..chez le gouverneur, et que je, ne m’étais pas
assuré d’un logement en ville* je' revins coucher
à b o rd , aveç le projet de parcourir l ’île le
jour suivant. " mrai«*i I ^
Je fus très-contrarié, ,en Arrivant à te r r e , l3-
„d’apprendre que les étraogers ne pouvaient pas
sortir de la ville pour conrir Je pays. A ¡plus
forte raison, on ne me laissa entrer dans au -
-cune batterie , de sorte que je ne pus prendre
d’idée juste do la défense du pâys* Réduit à
e-rrer dans, les environs, je parcourus le fond
• du ravin dans lequel est bâtie la ville* et quelques
unes des pentes latérales. L a chaleur était
accablante.
Les seuls végétapx que je renèontrai çâ et là-
disséminés sur lé côté gauche de l’encaissement
que je visitai d’aboyd, fprent quelques.