An X.
Messidor.
5.
*5.
22.
( )
'Portugais y ont un château et dès établisse'
mens. A l ’aide d’une longue-vue, je crus reconnaître
dans les coupées perpendiculaires qui
bordaient ce rivage, du côté que je vo y a is , d’épaisses
couches de lave rougeâtre , et en
quelques endroits , des colonades basaltiques-.
L e Ô , dans la matinée, on perdit les
Açores de vue , et faisant route à l ’e s t , on
mit le cap sur l ’extrémité occidentale de 'la
côte d’Espagne, près de laquelle nous étions,
le i 5 .
C ’était dans le fort de l’étc 5 les jours étaient
superbes, et cependant les soirées et les nuits
me paraissaient très-fraîches, soit qu’elles le
fussent en e f fe t , soit que je fusse habitué à
l ’ardeur de la zone torride , où l’absence dn
jour n ’amène pas toujours une température modérée...
| -
Nous arrivions sur les côtes de France ;
l ’espoir de revoir bientôt mon pays me faisait
oublier la longueur de la traversée. L e 22 â
m id i, nous- rencontrâmes un navire marchand;
qui sortait de la Gironde j il assura notre point
en nous annonçant que nous n ’étions plus éloignés
de Bordeaux. Je ne pus dormir, tant j ’étais
joyeux. Avant le jour , j ’étais sur le pont. ;
à cinq heures du m a tin , je distinguai l’un, des..
premiers deux petites voiles latines , qui cin-
glaient vers nous ; c ’étaient celles d’un pilote. MesJ,
; Au bout d’une heure et demie , il était à sidor'
j bord.
A midi, on découvrit la tour de Cordouan :
. r
■ ce magnifique édifice élevé de 300 pieds au-
| dessus du niveau de la m e r , paraissait comme
lune épingle. Un feu le couronne dans l ’obscu-
( rite j on assure qu’on aperçoit ce feu de neuf
Il lieues. Pour le reconnaître, et le distinguer à
I cette distance des phares voisins ou des grandes
■ étoiles qui se lèvent, ce feu a un mouvement de
■ rotation, au moyen duquel un réverbère l ’é—
I clipse, ou en multiplie l ’éclat tour-à-tour.
■ Les personnes qui aiment leur p a y s , et qui
I en ont été absentes, peuvent seules se faire
lu n e idee du plaisir que je trouvai à respirer
I l ’air natal. En entrant dans la G iro n d e , je
■cherchais à reconnaître les endroits de nos
■cotes , ou j ’avais fait autrefois mes premières
■excursions d’histoire naturelle, et où j ’avais
■pris le goût des voyages.
L a nature de la mission dont m’avait chargé
J le général Magallon, était te lle , qu’en arrivant
Jau premier port de France, je devais en partir
■aussitôt pour Paris. Je ne pus donc demeurer