Ax x. viïoy6*18 paisibles d’un empire dont où les re—
Fri- gardait comme les fléaux , et que la surveillance
*laure‘ de l’Ile-de-France chargée de les contenir ,
suffirait pour les obliger à i demeurer dans le
d e vo ir , en: leur ôtant l’espoir de sortir du lieu
de leur exil.
C ’est ici le cas de dire que tout ce qui est
ben à P a ris ,, cesse généralement de l ’être quand
on passe le tropique. L a mesure prise par le
ministère de la marine eut précisément l ’effet
le plus contraire à celui qu’on en attendait.
Quand les déportés surent où. l ’o n . allait les
laisser , qu’ils calculèrent l ’éloignement de nos
postes les plus voisins,, notre faiblesse sur m e r ,
enfin la puissance et la perfidie des Anglais ;
ils devinrent d’une audace outrée;, non-seu-
Sîivôsc. lement ils vociféraient contre le gouvernement
qui avait cru devoir les éloigner, mais se regardant
comme les martyrs de la liberté en.,Europe
, ils déclarèrent qu’ils sauraient bien la
fonder en Afrique.. A peine eu ren t- ils mis
pied à terre à Mahé, qu’ils maltraitèrent les
habitans ,, menacèrent de publier la loi qui
ne reconnaissait pas l’esclavage des. nègres .
en un m o t , ils firent si bien que les premiers
possesseurs de l ’île , abandonnant leurs
établissemens naissans, vinrent chercher un
abri à l ’Ile-de-France, et implorer l ’assistance 'An
du gouvërneur pour réduire les perturbateurs
qui avaient porté la désolation sur leurs rochers
naguère si heureux.
Ce ne fut là que la moitié du mal. L ’I le -d e -
France dont nous avons tracé la situation pendant
le cours d’une révolution désastreuse;
l ’Ile-de-France à peine rassurée sur son repos
par les nouvelles que nous avions portées d ’Eu-.
rope un an auparavant, n’avait encore reçu
du gouvernement aucune communication directe
qui dût fixer les incertitudes de ses habitans.
Il était encore facile à des intrigans de
monter la tête aux colons peu instruits ; c ’est
ce qui ne manqua pas d’arriver. On répandit
de tous côtés que la métropole n’avait pas renoncé
à faire pour les esclaves de l ’île ce qu’elle
avait fait pour ceux de Saint-Domingue. XJne
terreur panique s’emparant de tout le monde,
passa jusqu’à la Réunion; et mille projets, plus
extravagans les uns que les autres , en furent
le résultat.
L e général Magallon. de la Morlière était sans
troupe; il n ’avait, pour opposer à la sédition,
que la force morale et ses talens. C ’est le rôle
d’un médecin que je dois jouer ic i, me disait-il ;
et il ne fallut rien moins que sa prudence, son