A» x. des touffes du varec flo tta n t (j). Les jours
Prairial su^vans j en "vis en plus grande quantité : ce
n’est que le 2 6 , à peu près par 35 degrés de
latitude n o rd , que nous cessâmes d’en ren-
contrer.
Sur de vieilles cartes portugaises et espa—
gnoles , on trouve, précisément dans le lien
ou j ai rencontré le vcirec f lo t ta n t , des bancs
désignés comme des forets de plantes marines.
On a îegarde la quantité de végétaux, qui
croissent de tems immémorial et encore aujour-
d hui dans ces parages , comme la preuve de
l ’antique existence d’une terre qui y fut submergée.
Sans examiner si cette idée est fondée,
je n ’ai pu traverser l ’Océan sans me livrer aux
pensers que suggèrent naturellement les archipels
dont il est semé , les hauts fonds qu’on
y rencontre, et les volcans qui , si souvent, y
opèrent de nouvelles révolutions.
Tout ce côté du globe repose sans doute sur
un vaste foyer qui s’étend d’un pôle à l’autre ,
comme le fuseau ou la côte d’un ballon. E n
effet, .depuis Tristan d’Acunha, que nous savons
être volcanique (2), jusqu’à l ’Islande, en
(1) F u cu s natans. Ii.
(?) V c p z , çhap. IV ;p. 13 g,
( 329 )
passant par Sainte-Hélène, l ’Ascension, l ’a r - ~
chipel du Cap-Vert, les Canaries, Madère et
les Açoresj tous les points qui saillent au-
dessus des e au x , sont des soupiraux plus ou
moins antiques du Tartare, et les productions
de ces bouches ont entre elles les plus grands
rapports.
Il paraît que les paquets de varec flo tta n t
qu’on rencontre épars , ne sont point dans leur
état naturel ; ils peuvent végéter , quoique vagabonds,
à la surface delà mer; mais il y a tout
lieu de croire qu’ils sont arrachés à des forêts
inférieures que couvrent bien des brasses
d’eau.
Dans les derniers jours du mois, nous dûmes
passer près d’une vigie marquée sur plusieurs
cartes. On crut même apercevoir une roche
élevée et à une lieue sous le ven t, mais c ’était
un nuage.
On voit dans les cartes anciennes une grande
quantité de dangers, de brisans et de rochers,
qui disparaissent a mesure que les voyages deviennent
plus fréquens, et que la géographie
se perfectionne.
Les premiers navigateurs ayant multiplié
des île s , parce qu’ils les déterminaient m a l, ont
du aussi, multiplier les écueils ; d’ailleurs, de