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x Paul un magnifique port. Il eût fallu d’abord
F ri- ^iue^ ues épis jetés perpendiculairement à la
aiaire. cote. L e bois ne manquait pas dans le centre
de l ’île, et il y avait à proximité assez de rochers
pour empierrer ces ouvrages.
L a rade étant assurée par ces épis, il eût
été facile de creuser la partie intérieure de
l ’étang , et de lui donner toute l ’étendue qu’on
aurait voulu. Il n’était question que d’en changer
le bouoaut, pour le porter dans le sud
de la baie ; des bassins supérieurs eussent été
construits , vers les sources de l ’étang, afin
d ’y accumuler les e au x , et d’y retenir celle
des torrens. Au moyen d’écluses de chasses ,
ces eaux captives eussent pu être larguées à
propos dans le p o r t , pour l’entretenir et le
préserver de l ’ensablement.
L a dépense nécessaire pour la confection
de tous ces ouvrages, ne paraît pas devoir
être exorbitante, quand on a visité les lieux ;
elle le serait d’autant moins que, dans ce pays,
on peut employer aux travaux publics des noirs
qui ne coûtent que l ’acha t, et qu’on nourrit
avec six sous. Ce n’est sûrement qu’avec de
pareils moyens, que les anciens ont pu réussir
à construire des monumens plus étonnans ,
( )
mais moins utiles que n ’eussent été les travaux x
du port de Saint-Paul. Fri-
II serait toujours tems de travailler au port maire-
dont nous venons de parler ; mais plus la
partie méridionale de l ’étang s’ensablera, plus
les travaux deviendront considérables et difficiles.
L e i 3 nous quittâmes S a in t -P a u l, ayant
expédié les noirs dès avant le jour. L a chaussée
que nous suivîmes était parallèle aux rives
de l ’étang, et bordée de bois noirs ; ces arb
re s, et un très-grand nombre de d ¡tlie r s ,
dont les enclos sont remplis , ayant bientôt
cessé , nous ne trouvâmes plus jusqu’a Saint-
Denis, qu’un sol dépouille d’ombrage, mais
qui présentait deux expositions bien différentes.
D ’abord, jusqu’au lieu nommé le Cap de
la P o s se s s ion , c ’est une suite du plateau sur
lequel Saint-Paul est bâti ; du sable basaltique,
bleuâtre et mobile, ou des galets et des rochers
brisés en forment la surface ingrate et
stérile. L a rivière des Galets , où nous arrivâmes
au bout d’une heure et demie , coupe
ce plateau environ vers la moitié; un monticule
de rochesdésunies se trouve à l ’endroit
où le chemin traverse le to r r e n t , et l ’on voit