^,n ne viennent pas d’aussi loin : ce ne sont, que
des fragmens de lits secondaires dénaturés par
maire, le f e u , amalgamés avec les substances primitives
et fondus dans le point où ces couches
sont en contact avec le noyau igné, et • l ’immense
laboratoire où les volcans puisent les
matériaux des monts qu’ils élèvent.
Ainsi dut construire p eu-à-peu l’île de
la Réunion. Quoique jeune en comparaison du
reste de la terre , elle a vu dans ses divers âges
bien des révolutions se succéder à sa surface,
et y détruire successivement les effets les unes
des autres : aussi serait-il impossible aujourd’hui
de reconnaître les progrès et les diverses
époques de la volcanisation du pays. Mais si
l ’on se rappelle que deux monts, dont l ’un plus
haut et plus anciennement embrasé, forment
Mascareigne 3 que le mont plus moderne tend
encore à s’élever par les réjections de ses
c ratère s, tandis que des affaissemens immenses
minent la montagne antique 3 que dans cette
dernière toutes les pentes semblent partir d’un
.„¡point central, duquel des courans de laves s ’inclinent
vers la m e r , on doit présumer que
dans le moyen âge.Bourbon n’était qu’un seul
volcan dont le point le plus élevé fut à -p eu -
près où sé voit la cime du Gros-Morne : ce
point devait être bien plus haut qu’il ne l’est
actuellement, puisque nous avons reconnu sur „.
le Piton des Neiges les diminutions que lé terns, maire*
les p luies, des secousses et des affaissemens
ont dû lui faire éprouver.
L e volcan d’alors ne le cédait en rien pour
la hauteur au terrible Etna. Trois immenses
cratères couronnaient son dôme orgueilleux.
Cependant, à force de' s’élever par ses vomis-
semèris , d’étendre ses racines aux dépens de la
mer dont il avait conquis un certain espace ,
jl affaiblit ses fondemens. Comme si des li-*
mites étaient tracées à tout ce qui est terrestre*
la; montagne ignivome qui semblait devoir
créer le noyau d’un coiitinent,is’ébranla p a r
quelque secousse , à l ’aide de laquelle elle eût
dû peut-être s’agrandir encore. Les vastes cavités
de ses flancs furent étonnées de voir un
autre jour que celui des flammes sulfureuses 3 les
voûtes s’ écroulèrent 3 et pour monument des
trois bouches enflammées qui avaient vomi
une partie des entrailles du globe , les trois
grands bassins de la rivière du M â t, de la rivière
de Sain t-E tien n e , et de la rivière des
Galets, demeurèrent contenus entre les parois
agrandies des cratères sous lesquels ils existaient.
Par le même événement p eu t- être, la
k a