^ part dont les nues nous dérobaient la base :
A k I
Fri_ c était Fune des parois du Bras de la Plaine,
inaîre. Nous entendions l’eau fuir en cascade au loin
sous nos pieds.
Le Bras de la Plaine que je n’ai pu visiter,
est l’un des torrens les plus curieux de l’île ;
il se jette dans la rivière de Saint-Etienne, à
deux lieues de la mer, où une sorte de bassin
particulier le reçoit. Les eaux y coulent de
toutes les parties occidentales de la plaine des
Cafres et de ce qu’on nomme VEntre-deux.
Le Bras de Pont eau que nous avons suivi
pour aller au volcan, grossit aussi le Bras dé
la Plaine.
L ’Entre-deux est une espèce de chaîne de
montagnes sillonnées, arides, brusques, anguleuses
et bizarres , qui s’étendent à-peu-près
du nord-est au sud-ouest, l’espace d’environ
trois lieues, et séparent le lit du Bras de la
Plaine, du magnifique bassin de la rivière de
Saint-Etienne. Cet Entre-deux! se lie du côté
où ses crêtes sont les plus élevées, au coteau
Maigre 5 et là sa hauteur est d’environ mille
toises au-dessus du niveau de la mer. Sa cime
offre des brisures variées et des pointes pyramidales
-, ses flancs sont souvent dépourvus de
•yerdure, et l’on distingue alors que dès coulées
de laves superposées composent toute la chaîne, j r r g
Pour le lit du Bras de la Plaine, il est
profond, très-encaissé, et l’on peut y voyager maire,
aisément. Les parois de l’encaissement offrent,
à diverses hauteurs,de belles séries de prismes
basaltiques, souvent d’une régularité extrême ;
mais c’est moins ces basaltes, que le bassin
des Chites, qui doivent attirer les curieu*
dans le Bras de la Plaine. Ce bassin des Chites,
nous l’avions à nos pieds ; deux bras y aboutissent
: ces deux bras sont séparés par un
rempart qui se termine en angle si vif, que,
sous un certain aspect, on le prendrait pour
une pyramide isolée dont la hauteur serait
au moins triple de la plus grande pyramide
d’Égypte (1).
On voit dans le bassin des Chites quelques
cimes de très-grands arbres qui paraissent y
être dans une situation verticale, comme si
l ’eau fût venue occuper un trou très-profond
au fond duquel ils végétaient, ou comme si
le sol sur lequel ils avaient cru, se fut enfoncé,
et qu’ils eussent conservé leur position- naturelle
dans le creux formé par l ’affaissement»
(1) PL L. Vue du Bassin des Chites, prisé du Bras
de la Plaine.