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A» x. durer plusieurs semaines, viennent a enve-
Bru- lopper le voyageur de tous côtés. Heureux
»aire. encore sj } dans un aussi grand malheur, l’on
est exempt des pluies froides et mortelles qui
ne permettent pas aux bruyères et aux arbustes
qu’elles mouillent, de s’allumer lorsqu’on en
veut faire du feu. Ces pluies pénètrent les
cabanes et lès tentes; les grottes même n’en
mettent pas-à l ’abri et tandis qu’elles tombent
en déluge , la soif peut* vous assiéger de
concert avec le froid, car le sol ne i retient
l ’eau que dans quelques trous qu’il faut connaître
i dans ces trous difficiles à rencontrer,
l’eau s’évapore encore du jour au lendemain.
C ’est à cause de ces inconvéniens, que très-peu
de personnes ont été visiter la cime de la
Fournaise : la plupart des curieux ne sont
venus qu’au bord de l’Enclos.
Le premier voyage que je sache avoir été
entrepris pour visiter la Montagne ardente ,
le fut en 1760 par lé sieur Donnlet, habitant
du pays; et ce que j ’en sais , je l’ai trouvé
dans un petit manusciit de vingt-huit pages
in - 18, que M. Faujas acheta par hasard sur
un quai de Paris, et qu’il a bien voulu me
communiquer. Voici à-peu-près ce qu’il contient
de plus remarquable.
Le siëur Donnlet ayant ouï dire par des
habitans qui avaient passé dans les environs de
Ict montagne enflammée par un cruel volcan,
que cette montagne était très-çufieuse à voir,
partit, le i 5 décembre, du quartier Saint-
Benoît avec deux domestiques et un détachement.
« Le chemin, dit le sieur Donnlet,
» ^tftit presqu’impraticable en divers endroits
» par où il fallait passer. Etant bien déter-
» miné à entreprendre le voyage, je fis faire
i) du biscuit, saler et sécher de la viande de
i) ]porc, etc. etc. »
C’était alors M. Bouven qui était gouverneur
&u pays. Il paraît que toute la partie méridionale
de l’île était absolument sauvage et
remplie de noirs marrons fort à craindre ; car
ils assassinaient les gens écartés quïls trouvaient
prèâ de leur repaire. Les voyageurs
furent coucher aux Sables dans la plaine des
Palmistes; le 1 6 , ils se rendirent a u bassin
d ’André (1). « Ce bassin, dit la relation, est
» appelé ainsi, parce qu’il y a eü un noir
» cafre , nommé A nd ré, qui a été assassiné
» et jeté dans ce bassin qui est fort profond
(1) Ce bassin doit être celui des Çhiie* dont nom
parlerons par la suite.
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