x k e trident de Neptune assure la possession
piu_ de 1 Asie : c ’est une vérité triviale qu’à peine il v
viôse. vaut la peine de répéter; mais une vérité non
moins grande , et qui n’est pas du tout sentie ,
o est que la possession de l ’Inde et de son commerce
exclusif ne sera jamais une source de
prospérité réelle et durable pour tout Etat qui
voulant y être conquérant, s’y établira comme
puissance territoriale sur le pied de guerre.
Que la France, conduite par un génie créateur,
couvre l ’océan Indien de ses vaisseaux de
guerre ; que la Grande-Bretagne , dépouillée
d u n e branche de son commerce, n ’ose plus
■arborer son pavillon sur les mers asiatiques
qü elle a si lorig-tems tyrannisées; qu’en resul-
té ra -t-il f'U n genre de gloire dont la France
peut se p a s se r , un échec pour la puissance
anglaise, qu’elle peut réparer en donnant un
autre cours â ses trafics ; et pour le monde, un
de ces météores historiques, si l’on peut nommer
ainsi les ïnstans brillans des fastes de tous
les peuple s, instans qui disparaissent avec les
génies qui les préparent.
L a gloire des Portugais, effacée par celle des
Hollandais, celle de ces derniers éclipsée par les
succès des navigateurs bretons, sont de grands
exemples ; ils font aisément concevoir qu’il
sera possible aux Français de chasser les A n -
glais de l’Inde, et d’y faire oublier les grandes
choses qu’y firent ces derniers, si toutefois ils Txose<
en ont fait. Mais ces événemens ne pfouvent-ils
pas aussi que de nouveaux peuples qui, à des
époques éloignées, sortent des .climats glacés
pour envahir les Empires florissâns du midi 5
que de nouveaux peuples, dis-je, feront éprouver
à la génération future ce que nous méditons
contre nos contemporains ?
Ce n’est pas, comme envers des vaincus, que
l ’on doit traiter dans les relations Commerciales
. ^ V* i; r* C-. P k 'A .1 • ÎjO f •, ■
avec lés peuples de l ’Asie. Jamais des Européens
ne pourront établir dans cette partie du
monde qu’une puissance précaire , qui dispa-^
raîtra comme l ’éclair dont elle aura eu l ’éclat
et la brièveté : c’est une vérité attestée p a r le s
siècles depuis Alexàndre-lë-Grhnd jusqu’au fameux
Aïbuquerqüe.
Mais de ce que je pense que lés puissances
européennes ne doivent point avoir d’établisse-
mens capitaux dans l ’Inde , il s’ensuit que
foutes doivent sè réunir contre celle à laquelle
il en reste , détruire Ses forteresses , aider
les peuples qu’elle foule à secouer un joug de
fèr ; alors, l ’Inde deviëndra une source de richesses,
et chaque État commerçant en retirera