An X. ^"eux *ïm on^ Voyagé dans les hautes ïttoii-“
Bru- tagnes où il faut à chaque instant monter,
taaire‘- descendre et prendre des détours, savent
qu’on fait souvent six lieues pour avancer de
la valeur de deux : à ce compte, nous en
avions fait trente depuis l’habitation de M.
Nérac. Des naturalistes, d’ailleurs, abandonnent
si souvent la route directe pour visiter
les choses qui, à quelque distance, leur paraissent
mériter leur attention ! Ils gravissent
les pitons , cherchent au loin des plantes et
des échantillons minéralogiques la chasse des
animaux et des insectes lés emporte. Aussi,
Jouvancourt, harassé des fatigues presque continuelles
que nous éprouvions depuis quelque
lems, se trouva-t-il incommodé. Un grand
mal de tête le prit en entrant dans le camp;
il ne put fermer l’oeil de toute la nuit qui fut
extrêmement froide. Au soleil couchant, le
thermomètre était à 9°; un quart-d’heure
après, il n’était plus qu’à 6°.
■a ' . . . . ■■■■!=!!.■=:;.. An X.
Bru-
C H A P I T R E X X,
S e c o n d V o y a g e a u s o m m e t © u
V O L C A N.
A m e su r e que l’obscurité étendait un voilé
funèbre sur les régions solitaires où nous allions
passer la nuit, et lorsque toutes les vapeurs
des montagnes se furent précipitées vers les
rivages de l’Océan par le grand Pays-Brûlé ;
une lumière nouvelle sembla devoir remplacer
l’éclat du soleil qui venait de disparaître ; mais
cette lumière affreuse, loin de vivifier et d’embellir
les sites qu’elle frappait, semblait ajouter
à leur tristesse. La lueur qui nous aidait à
distinguer au loin les cimes des mornes, enluminées
d’une teinte rougeâtre, ne brillait dans
l’obscurité que pour ajouter plus d’horreur
au silence dans lequel tout reposait. Les fumées
qui nous avaient paru durant le jour
s’élever du cratère en travail, étaient maintenant
comme une colonne enflammée, d’un»
prodigieuse élévation. Au faîte de cette co