A s x. A mesure que le navire approchait, je cher-*
JPloiéal. clîais à découvrir dans l’île , qui se dessinait
d une maniéré plus distincte, quelques traces
de fertilité; mais nulle part les rochers qui frappaient
ma vue , ne m’offrirent le moindre feuillage.
Aucune terre ne présente un tableau plus
n u , plus sauvage et plus triste.
Sainte-Hélène découverte en i 5 o q par Jean de
H o r a , portugais, semble n ’avoir été jetée au milieu
des mers, que pour offrir un asile aux oiseaux
pecheurs. Les premiers navigateurs la
dedaignerent : ce sont les Hollandais qui s’y établirent
d abord; et quelque tems après sa découverte,
ils ne tardèrent pas à quitter un sol ingrat
dont ils ne tiraient rien, pour donner tous leurs
soins a la colonie du cap de Bonne-Espérance,
dont l’importance était bien autre. Les Anglais
qui sentaient dès-lors combien un point militaire
devenait important dans l ’Océan, sur-tout depuis
que leurs rivaux étaient maîtres du midi de
l ’Afrique ; les Anglais, d is - je , vinrent prendre
possession de l ’île abandonnée.
Sainte-Hélène n’est qu’une montagne; elle
p a ra it , quand on la découvre de lo in , d’une
teinte rougeâtre ; aucune plage ne l ’environne •
des monticules coupés à pic et escarpés forment
*on pourtour; la m e r , si tranquille dans ses
parages , brise cependant à leur base comme x .
pour en interdire l ’accès. Quelques cimes an- Roréai*
guleuses s’élèvent çà et là sur la circonférence;
mais le centre du pays ayant un peu la forme
d ’un dôme, la figure générale de l’île rappelle
celle d’un petit pâté.
D ’abord toute la montagne parait composée
de couches de laves assez variées, où les rouges
dominent cependant. D ’une grande distance ,
on les distingue, on les compterait; elles étaient
minces et très-remarquables sur un monticule
pyramidal, qui semblait former une saillie sur
la côte, et que nous doublâmes pour aller au
mouillage. Ce rocher était uni à l’île par une
sorte d’aréte élevée et rapide.
Sur diverses pentes bien sèches, je reconnus
distinctement de ces filons de la même lave
trappéenne, dont j’ai parlé en décrivant l ’île
de la Réunion. I c i , ils se présentaient à la surface
des monticules décharnés, et affectaient
une direction perpendiculaire, en coupant toutes
les couches horizontales jusqu’au niveau de
la mer.
Tout le pays est très-bien fortifié; et je
remarquai des batteries p a r - to u t où il y a
possibilité d’approcher, quand t o u t - à - c o u p
nous nous trouvâmes dans la rade. Alors