, dessus le cratere * même sans se déranger d#
sa route et sans paraître ébloui.
L ’éclat qui nous environnait; était si grand
et le froid si vif, que nous ne pouvions pas
nous endormir. Vers minuit, le thermomètra
marquait, à l’abri de l’influence du cratère ,
2 au-dessous de la congélation. Ne pouvant
tenir à ce,degré de froid, je pris le parti de
m’approcher de la bouche ardente, jusqu’à ce
que le mercure marquât 15°. Deux noirs, plus
frileux que moi, s’avancèrent encore davantage:
m’étant alors roulé dans, ma couverture,
je me couchai sur la lave et je m’endormis
profondément.
Je fus éveillé par le froid qui avait augmenté
un quart-d’heure avant le lever du soleil. Je
ne trouvai pas cependant le thermomètre aussi
bas que je m’y serais attendu, à cause, sans
doute, de la chaleur du volcan qui influait sur
lui : il marquait 5B plus bas que zéro; à peine
le soleil se montra sur l’horizon, qu’il monta à
5°,f au-dessus. Le cratère avait alors quelque
chose de plus calme; il nelançait plus de fusées;
la seule.. gerbe du milieu brillait de tout son
éclat H mais ¡bientôt la lumière du jour ternit
celle des laves , .et la surface de la chaudière
parut noirâtre avec des traits en zig-zag d’un
rouge de sang. *
, Avant de dire un dernier adieu au brasier ou
nous nous étions chauffés toute la nuit, je voulus Bru_
essayer de m’en approcher autant qu’il était
possible.de le faire. Accompagné d’un seul
noir, et le thermomètre à la main, je m’avançai
Vers une crevasse qui était sur mon passage "et
d’où sor taient beaucoup de vapeurs blanches. Je
voulais m’assurer si elles n’étaient pas capables
de me suffoquer tandis que je les franchirais,
et si elles ne seraient pas un obstacle à mon des—
» sein. Ces fumées très-chaudes n’avaient qu’une
légère odeur de soufre ; le thermomètre que j ’y
exposai monta à 25° en deux minutes ; je lé
retirai alors , parcq que la chaleur produisait
une impression singulière et douloureuse à tout
mon bras : l’instrument était couvert de gouttes
d’eau auxquelles je trouvai un goût acide et
salin. Ayant franchi 1 a crevasse, j ’en rencontrai
encore plusieurs autres qui ne m’arrêtèrent
pas ; mais le noir avait peur. Je lui donnai
alors à porter la capote que j ’avais .sur moi et
qui me devenait trop lourde ; je ramassai une
pierre et la lançai dans le cratère, dans lequel
j ’atteignis de près d’un demi-jet. Quoique j ’éprouvasse
maire.#)
un degré de chaleur extraordinaire *
comme cette chaleur n’avait lieu que dit côté
exposé à l’influence de la bouche, je suis pep*
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