mêlait dans ces lieux arides à un quamûclit,
qui ressemble beaucoup à certains liserons (1).
Ce furent là les dernières plantes que je recueillis
sur un sol qui m’avait offert tant de
richesses. L a grande descente de Saint-Dems
termina péniblement mon voyage.
MM. Capmartin , L ehoux, et presque toutes
mes connaissances dînaient ce jour là chez
M. de Montaient ; j’y volai. A peine me re connut
on , tant j ’étais n o ir c i, et tant mes
larges pantalons avec ma chemise bleue me
donnaient un air créole. On fut tenté de me
prendre pour un chasseur de marrons.
Je n’eus que le tems d’empaqueter mes collections
et de faire quelques visites d’adieux
pendant le reste du jour et la matinée du len(
heterophylla ) J ’oins p innatis , Joliolis quints ; aliis
' fOtundioTibuSy cthts IctnccolctttSy ctlitsqus sublm&tivibzts*
Encycl. Méth. Dict. n?. 2.
Cette clitore est un des végétaux les plus héléro-
pliylles qui existent. Il vient à l’appui de l’opinion que
1 nous avons établie dans le chapitre précédent sur l’instabilité
des formes qu’ont par-tout les plantes dans ces
Iles modernes.
Ipomoea ( angu.la.ta) J o liis cordutis,, ctngulosisrJ
subtrilobis pèdunçulis muliijlùris fo lio longioribus.
Laoe. 111, des gen.: 2116. ,
demain. L a P e titeF a n n y étant arrivée de Saint- Ajj x
Paul le même jour que moi, et partant le i 4 au Fri_
soir, je profitai de ce navire pour quitter l’île maire’
de la Réunion. Je m’embarquai vers six heures
du soir, et ne cessai d’attacher mes regards sur
l ’île intéressante dont je m’éloignai, que lorsque
l ’obscurité nous la déroba.
, , L e vent avait été faible toute la n uit, et quand lS-
je me réveillai, nous étions seulement devant
Sainte-Suzanne. L e tems était superbe ; le navire
s’était rapproché de la te r r e , l’on distinguait
parfaitement toute l’île , et c ’était vraiment
un spectacle majestueux que de voir ces
¿rochers, dont aucun nuage ne cachait la moindre
partie, se dessiner sur l’azur du c ie l, ét s’élever
fièrement du sein de la mer.
Nops devions cçtoyer l ’île pour venir à Sainte-
Rose prendre un passager, Ce trajet se’fit doucement;
loin de; m’en plaindre,,' j ’ÿ 1 trouvai
beaucoup de plaisir; Assis sur le p on t, je me
plaisais à parcourir de i’oeil les> lieux où j ’avais
voyagé. L a longue-vue à la main , j ’obseryai
tour-à-tour. Çiinandef s’élevant par-dessus la
plaine dps Fougères, et les escarpemens de la
plaine des Chicots, qui semblaient rivaliser de
hauteur avec le gros Morne. Lorsque nous
fûmes parvenus devant la rivière du M â t, celui